Nous sommes heureux de faire connaître aux lecteurs de la Grande Revue un des écrivains les plus originaux de l’Italie : nous avons emprunté à l’un de ses recueils les plus récents (1) la nouvelle que nous publions. Notre ami G. Prezzolini nous a communiqué sur cet auteur les renseignements essentiels qui suivent.
Massimo Bontempelli, né à Côme en 1885, a presque toujours vécu dans l’Italie centrale. Professeur de gymnase, il a échoué à plusieurs concours et il a fini par abandonner l’enseignement et s’est mis à écrire des nouvelles et des pièces de théâtre. Dans l’un de ses premiers livres satiriques, Le Socrate moderne, il a brossé la caricature du professorat. Il s’est fait une place à part dans la littérature contemporaine d’Italie. Le monde imaginaire, mais cérébral, qu’il a créé apparaît sous une lumière et avec une netteté extraordinaires, mais en même temps doué d’une grande froideur. Ses personnages ont la raideur des marionnettes, et l’on trouve dans leurs tragédies autant de larmes et autant de sang que peuvent en verser des fantoches. Le charme de ses invraisemblables récits consiste précisément dans le contraste qui existe presque toujours entre la grandeur des événements et la petitesse ou l’insensibilité des protagonistes.
Une de ses comédies, représentée au théâtre de Pirandello, à Rome, Dea ultima, a eu du succès, et l’on dit que Dullin va la représenter au théâtre de « l’Atelier. »
G. B.
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Hallstatt est un pays fameux pour les géologues. Je suis arrivé à Hallstatt sur un petit bateau à rames, qui partait d’un mélancolique et ombreux point de la croûte terrestre, appelé Obertraun. C’est un voyage de vingt-cinq minutes et, pendant tout ce temps, le canot était accompagné d’un vol de papillons blancs, qui, traversant la vapeur qui comme un voile sacré s’élève de la surface de l’eau, vont continuellement pour leurs mystérieuses affaires, d’une rive du lac à l’autre. De temps en temps, l’un s’appuie sur l’eau pour se reposer ; quand ils ne savent pas bien, ils se noient. Tout cela importe peu à mon aventure.
Ce qui est le plus nécessaire à connaître pour mon récit, c’est ceci : Hallstatt est une toute petite ville. Elle a huit cents habitants. Ce n’est pas sa faute : il n’y en a pas davantage. Devant, il y a le lac, et derrière, la montagne, tout de suite raide, qui protège le pays et l’étouffe, comme font souvent les protecteurs. Une bande de terrain plat entre la rive du lac et le pied de la montagne ; une autre bande encore plus étroite et plus courte, plus haut, sur quelques points arasés et aplanis de la roche, puis la roche monte, inexorable, et il n’y a plus de place pour des existences mortelles.
Les bandes sont réunies entre elles, – en dehors de la cascade scintillante du Mühlbach, – par des sentiers roides et des escaliers étroits, taillés dans la pierre, juste comme Dante en trouva dans le Purgatoire. Dans ces bandes, avec quelques maisons pour les huit cents habitants, ont trouvé place les choses les plus nécessaires à la vie sociale : un établissement de bains, une église, un musée et un cimetière. C’est ici que nous arrivons à l’important.
*
Ce cimetière est minuscule. La gardienne m’en a fait observer la petitesse avec une espèce de vanité. J’ai cru comprendre qu’elle se glorifiait qu’il meure peu de gens à Hallstatt. Ce n’était pas cela. Elle ajouta soudain : « Il n’y a pas de place pour tous les morts. Et il n’y a pas d’autre terrain disponible, l’espace manque.
– Et alors ?
– Alors, à peine le cimetière est-il plein, – et elle faisait signe de sa paume ouverte sur le jardin de croix et de fleurs, où nous passions à la façon d’Hamlet, – à peine est-il plein et a-t-on besoin de le remplir un peu, alors on le vide : on enlève peu à peu les morts anciens, et l’on y met les morts nouveaux.
– Et, pardonnez-moi, les morts usés ? je veux dire ceux qu’on enlève ?
– Là. »
Elle montra une porte close dans un mur que doublait un morceau de la paroi rocheuse. La vieille m’invita : « Voulez-vous que nous entrions ? »
Elle ouvrit la porte. Et d’abord, en pénétrant dans une large pièce, j’eus soudain l’impression comme d’une vaste blancheur, pleine de trous d’ombre et de grimaces, et, tout d’un coup il m’apparut qu’il y avait là une grande réunion, une exposition de crânes. Par plans dégradés, des tablées de crânes tout blancs : tous en files serrées et parfaitement alignées, comme dans un régiment passant la revue, comme sur les étagères d’un liquoriste, un peuple immobile et clair, plein de regards.
« On conserve, expliquait ma Béatrice, le crâne de chaque mort, nettoyé à la perfection dans un liquide spécial, et on le met là. Une tête tient peu de place, et pour un mort la tête suffit. »
Plusieurs questions se pressèrent sur mes lèvres ; celle qui était peut-être la plus importante en sortit :
« Mais les inscriptions ?
– Vous voulez dire, le nom et le prénom ? car tout le reste n’a guère d’importance.
– C’est vrai.
– Le nom et le prénom, regardez. Ils sont dessus. »
Je me penchai. En effet, sur l’os frontal de chaque crâne, tout de suite au-dessus de l’arc sourcilier, étaient inscrits en larges caractères un nom, un prénom et deux dates. Et je m’aperçus que, sur le front du crâne que je regardais, était de même peint, au-dessus du nom et en faisant tout le tour, comme une couronne, un rameau tout vert de laurier. La même chose sur le crâne voisin, et sur celui qui suivait ; mais, ensuite sur le front d’un autre, je vis que la couronne était de roses : une guirlande. Et en regardant ainsi l’un après l’autre plusieurs de ces fronts, je vis que tous portaient peinte une couronne ou de vert laurier ou de roses pourprées.
« Ceux au laurier, expliquait Béatrice, étaient des hommes ; ceux aux roses étaient des femmes.
– J’aurais dû le comprendre, » repris-je.
*
Mais le centre de toute la réunion était occupé par un énorme livre fermé, et par-dessus, cinq ou six crânes à laurier et un avec les roses, des roses pâles.
« C’est l’Évangile : ce sont les têtes des frères, et la femme est une sœur. »
Je crois que je demeurai bouche bée. La dame me rappela à moi en me disant :
« Voyez celui-ci. »
Sur le crâne qu’elle m’indiquait, au lieu de la couronne de laurier ou de la guirlande de roses, c’est un serpent qui était peint.
« Celui-ci est mort de la morsure d’un serpent.
– C’est pour cela, dis-je, qu’il n’est plus ni homme ni femme. »
Béatrice ne répondit pas. Je regardai encore un peu, puis je m’en allai.
*
Comme je m’éloignais lentement de ce lieu singulier, une pensée me vint : « Si je mourais inopinément ici, sur mon front, dégarni de tout cuir inutile et blanchi dans un liquide tout spécial, on peindrait un rameau de laurier. Tous les poètes devraient chercher à venir finir leurs jours à Hallstatt. »
Je regardai toutefois avec quelque hâte ma montre ; mais il s’en fallait de plusieurs heures qu’on fût au soir, c’est-à-dire au moment du départ du bateau.
« Que faire jusqu’à ce soir ? »
Le Diable (qui me doit quelque reconnaissance pour la défense que j’ai parfois entreprise de ses actes) me suggéra une pensée singulière.
Je revins en arrière, retrouvai Béatrice, lui demandai si le peintre de roses et de lauriers – et exceptionnellement de serpents – était à Hallstatt.
La femme me montra une tache verte et blanche au bout de la bande la plus élevée du pays :
« Voilà un jardin, voilà la maison du jardinier. C’est lui. »
Je grimpai par les escaliers, les sentiers et les roches ; j’atteignis le jardin. Sur le seuil de la maisonnette, je trouvai le peintre, qui lavait un pied de salade.
*
Je l’aurais rencontré à Rome, employé régulier dans n’importe quel ministère, il ne m’aurait causé aucun étonnement, tant son aspect était ordonné, médiocre, et tranquillement sûr. Et, en vérité, je ne m’en étonnais pas même trop là : je sais de loin que les choses les plus étonnantes s’habillent parfois à la bonne franquette et revêtent des couleurs rassurantes. Il ne s’étonna pas non plus que je vinsse l’entretenir. Assis sur un banc à la porte de la maison, je l’interrogeai : sur les légumes, d’abord, et puis sur les crânes ; il me répondit toujours exactement des choses sans intérêt. Au bout de dix minutes de conversation, mon esprit était dégagé de toute curiosité. Ses réponses donnaient rapidement une couleur de médiocrité à tous les sujets. Je réussissais désormais à ne sentir plus rien de curieux dans ce pays, ni de rare dans ses coutumes mortuaires, et la profession de l’homme me paraissait la plus commune de la terre ; il n’y a pas de jardinier au monde qui n’arrondisse son gain en peignant des roses et des lauriers sur les crânes de tous les morts déterrés de son village.
Je me levai pour prendre congé. À cet instant, le Diable dut de nouveau apparaître invisiblement à mes côtés. Et il me montra le front de l’homme qui était large et tout blanc. Et il me suggéra une demande soudaine :
« Vous n’avez jamais pensé… » commençai-je. Il m’interrompit tout à coup : « À quoi ? »
Je ne savais comment renouer. Je rougis. Il attendait. Je dus me lancer à corps perdu dans l’inattendu :
« Quand, dans cent ans, vous aussi… et après quelque temps, pour faire de la place, votre tête également… je veux dire… »
Je me tus.
Un silence énorme et plein d’étranges choses imminentes tomba soudainement du ciel et nous sépara. Je n’osais détacher mon regard du sien.
Et voici que, à travers ce silence prodigieux qui nous séparait, je vis son regard changer de forme et de couleur, se faire ample, infini, et s’éclairer par le fond d’une lumière glaciale, qui envahit tout son visage, le rendit tout différent de ce qu’il avait été encore quelques minutes auparavant.
Et sa bouche s’ouvrit pour parler : ce mouvement ébranla le silence qui était entre nous ; puis, il le traversa encore avec ses mains, qui se tendirent pour prendre les miennes. je les sentis brûlantes. J’étais plein d’angoisse.
À ce moment, sa voix arriva finalement jusqu’à moi et d’un seul coup me tranquillisa. Son visage était encore illuminé par cette lumière polaire, ses mains frémissaient encore, mais la voix était sans changement et très naturelle.
« J’y ai pensé. »
Alors, ses mains serrèrent les miennes en une très légère étreinte et les abandonnèrent.
Je fus pris d’une confiance parfaite en lui.
« J’y ai pensé. Vous partez, m’avez-vous dit ?
– Oui.
– Vous ne le direz à personne ?
– Je vous le jure. »
Il m’entraîna à l’intérieur, dans la maison, composée seulement d’une cuisine où il y avait un lit et une petite table. Il m’amena devant un placard. Il tira de dessous son tablier une clé ; il jeta un coup d’œil soupçonneux et méchant derrière, vers la porte. Puis il ouvrit résolument le placard.
*
Il leva un bras, l’abaissa, souleva, je ne sais d’où, une étoffe sombre et ainsi découvrit soudain un beau crâne tout blanc. On voyait dessus le rameau de laurier, bien vert. Il y avait un nom et un prénom.
« C’est mon crâne, dit-il. C’est mon crâne, tout prêt. »
Je me sentis envahi par un début de catalepsie. Par un effort énorme de ma volonté, je réussis à m’écarter légèrement ; je cherchai à voir furtivement si la porte de la maison était restée ouverte.
Je sentis qu’il me regardait, et je le regardai. Je sentis qu’il attendait de moi un mot. Je regardai ce crâne, puis, par un autre effort surhumain, je souris. À travers ce sourire, j’arrivai à formuler une observation :
« Il n’y a… qu’une date.
– Ma naissance. L’autre, c’est eux qui la mettront. C’est le moins qu’ils puissent faire pour moi. »
Je me sentis dans l’obligation de poser une autre question :
« Et… vous y êtes arrivé facilement?
– Facilement ! hurla-t-il. Facilement ! C’est une découverte incroyable. Le fruit de très longues études. Facilement !…
– Pardonnez-moi ; je voulais dire, vous y avez passé beaucoup de temps ? »
Il s’apaisa un peu et, d’un voix plus calme, il commença à m’expliquer :
« Avec le secret que j’ai trouvé, il faut trois heures. Il s’agit d’extraire le crâne par endosmose, et en même temps d’y substituer un crâne factice. C’est une opération légèrement douloureuse, qu’on fait au moyen de demi-incisions avec un couteau spécial, qui est naturellement aussi de mon invention. Agissant sur moi-même, j’ai dû me servir d’une glace ; c’était moins commode, et j’ai eu plus de mal. Figurez-vous que, l’opération achevée, parfaitement réussie, je suis tombé à terre, évanoui. On m’a trouvé au bout de plusieurs heures, et on m’a envoyé me soigner je ne sais où. Revenu ici, j’avais peur qu’on ne m’eût perdu mon crâne pendant ce temps-là. Heureusement, il y était : je l’ai peint comme vous le voyez. Puis, j’ai commencé à étudier, et je suis maintenant en état de faire l’opération à n’importe qui avec très peu de douleur.
– Et… vous l’avez faite à quelqu’un ? »
Il me regarda en roulant les yeux, puis se remit à crier :
« Idiots ! Idiots ! C’est un pays de rustres, d’imbéciles, de matérialistes. Je l’ai proposée, il y a huit ans, au maire : d’abord à lui, par respect. Je la lui faisais gratis. Il s’est mis à hurler, il a fait courir par le pays le bruit que j’étais fou. Je l’ai alors offert au curé de l’église ; il m’a fait excommunier. Grâce aux calomnies de ces deux toqués, le pays s’est mis contre moi : j’ai dû dire que j’avais blagué, que je n’y pensais plus ; j’ai dû rentrer ma sublime invention… Oh ! mais je me suis vengé !
– Comment ? »
Il baissa la voix.
« Vous partez ?
– J’y compte.
– Vous ne direz rien à personne ?
– Je le jure.
– Ils sont morts tous deux, à six mois d’intervalle. Quand on les a déterrés (il baissa encore la voix), j’ai fait un changement de crânes, et sur les leurs, j’ai peint des roses au lieu de lauriers. (Il commença à rire d’un rire métallique.) Ah ! ah ! femmes, femmes, femmes pour toute l’éternité. »
Un long silence suivit, pendant lequel mon cœur, avec ses palpitations trop tumultueuses, empêcha mon cerveau de trouver une phrase d’adieu.
C’est lui qui rompit le silence tout d’un coup en me saisissant un bras et en le serrant fort, enfonçant dans mon regard les siens pleins de flammes.
« Quelqu’un d’ailleurs ! Il faut quelqu’un d’ailleurs ! Vous, vous, vous qui êtes si intelligent. Je vous la fais à vous, oui, oui : je vous la fais gratis. Et je vous le peins tout de suite. Vous en parlerez ensuite ; vous expliquerez que c est vrai, que c’est une grande invention.
– Dites-moi, dites-moi… » murmurai-je.
Il cria :
« Vous ne me ferez point, vous aussi, des difficultés ? » et il me secouait fortement.
« Non, non… d’accord… Dites-moi seulement… voilà, voilà : cette opération merveilleuse, vaut-il mieux la faire à jeun ou l’estomac plein ? »
Il parut frappé de ma question. Il desserra un peu son étreinte.
« Je crois,… je suis même certain, il vaut mieux à jeun.
– Pas de chance !
– Pourquoi ?
– C’est que, justement, il y a peu de temps, avant de venir chez vous, j’ai mangé ; j’ai beaucoup mangé ; beaucoup… Si on ne la faisait pas tout de suite ? Il faudra remettre à demain matin. Quel ennui ! »
Il commença alors à me taper affectueusement sur les bras, en me consolant :
« Allons, de la patience. Il y a bien du temps déjà de passé, attendez encore jusqu’à demain matin. Au lever du jour, venez ici, et je vous opérerai aussitôt.
– Très bien, monsieur le professeur (j’étais arrivé au milieu de la pièce), très bien. Je vais me coucher, et, demain matin, j’arrive chez vous frais et dispos (j’étais sur le seuil), et merci ! Merci ! à demain… »
Ce disant, j’avais traversé le jardinet. Parmi les ombres qui, du haut de la montagne, tombaient de minute en minute dans la vallée et l’assombrissaient, je me précipitai vers le bas, sans me soucier des marches ou des sentiers. La cloche du bateau m’appela comme la voix d’une sirène. Je crois que j’escaladai miraculeusement haies, fossés, murailles et bâtiments de toute sorte. Haletant, je bondis, en volant au-dessus de la passerelle, sur le tillac du navire ; et le bateau partit dans la nuit survenue. Mon cœur reprit son rythme normal. Ma première pensée fut :
« Qui sait si, à cette heure encore, les papillons vont, pour leurs mystérieuses affaires, d’une rive du lac à l’autre en volant à la surface de l’eau ? »
Je ne sais ce que me faisaient les papillons, tandis que je me penchais pour les chercher, et que le bateau traversait le lac en largeur ; de loin arrivèrent des sons de trompette, et des lumières de couleur apparurent. Une théorie colorée et sonore de barques approchait ; des lumières jaunes et rouges dansaient sur l’eau, toujours davantage immobile : de la plus grande barque retentirent les sons d’une petite fanfare qui jouait la Marche nuptiale de Lohengrin. Mais ceci encore, comme le voyage des papillons, ne fait rien à l’affaire.
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(1) La donna dei miei sogni.
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(Massimo Bontempelli, traduit par Georges Bourgin, in La Grande Revue, trentième année, n° 4, avril 1926 ; Andrea Chiampo, « Stuck in Self Consciousness, » image numérique, 2022)
☞ Cette nouvelle, « Pittura su cranio, » est parue en préoriginale dans le Corriere della Sera du dimanche 21 octobre 1923, avant d’être reprise dans le recueil La donna dei miei sogni e altre avventure moderne, Milano: A. Mondadori, 1925.
Inscriptions sur crâne
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C’est à tort qu’on s’imagine la mort comme un repos définitif.
Il faut bien faire de la place aux nouveaux venus, même dans les cimetières.
Le « Corriere della Sera » publie à ce sujet un curieux récit de voyage de M. Massimo Bontempelli.
Cet « explorateur » s’est rendu à Hallstatt, petite localité suisse de huit cents âmes, resserrée entre un lac et une montagne à pic.
Sur cette étroite bande de terre, on trouve une église, un musée, un établissement balnéaire, les habitations du village et un cimetière.
Celui-ci est fort petit.
Lorsqu’il arrive à se remplir, on le vide pour faire de la place aux nouveaux morts.
On disperse les ossements des vieux morts, les crânes exceptés, qu’on trempe dans une préparation liquide qui leur donne la blancheur du marbre.
Ces crânes sont alors alignés, comme des soldats à la revue, portant chacun sur le sommet une inscription indiquant les noms, prénoms, dates de naissance et de décès.
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(Anonyme, « À tous Échos, » in Le Quotidien, n° 141, jeudi 1er novembre 1923)


