Cette dame n’était ni cochon ni femme
Elle n’était pas faite sur un modèle humain ;
Ni vivante, ni morte.
Sa main et son pied gauches étaient chauds au toucher ;
Main et pied droits, comme chair de cadavre !
Elle chantait comme un glas — dong ! dong ! dong !
Les cochons avaient peur, et la regardaient de loin ;
Les femmes la craignaient, et restaient bien au loin.
Elle pouvait rester sans dormir un an et un jour,
Dormir comme cadavre, un mois et plus.
Nul ne savait de quoi elle se nourrissait —
De glands ? De chair ?
_____
(Joseph Sheridan Le Fanu, L’Oncle Silas, 1864)
Catégories :LA DOUBLE VIE DES AMOUREUSES