PIERRE ADAM : LE SQUALE GÉANT

 

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« Quand on me parle de la taille, de la forme et des mœurs des êtres vivants qui peuplent la mer, je ne m’étonne de rien, nous dit le Norvégien Jess Halsen, car au long de ma carrière de marin et de pêcheur, j’ai vu les choses les plus étranges. Pour n’en rappeler qu’une, sachez qu’il y a vingt-cinq ans à peu près, j’appartenais à l’équipage du Stjondj, navire de faible tonnage, mais robuste et armé pour la chasse à la baleine.

Vous avez sans doute lu dans les livres comment se pratique ce sport spécial : on lance le harpon au moyen d’un petit canon et, quand la bête est atteinte, on la tire à bord, après avoir manœuvré, pour la noyer, au moyen d’un treuil d’une puissance suffisante.

Donc, nous avions quitté le port d’Hammerfest à l’époque où les eaux de la mer de Barents étaient à peu près libérées des glaces, car les icebergs sont les ennemis les plus redoutés des navigateurs dans la région où nous nous proposions d’évoluer. Nous avions des vivres en abondance ; nous pensions, vu la persistance des vents du sud, que les baleines seraient nombreuses, et la perspective de toucher au retour une belle prime en sus de notre salaire nous rendait tout joyeux.

Le capitaine fit gouverner vers le nord-ouest et nous arrivâmes sans encombre, dans le minimum de temps, en vue de la terre de Wilczck, non loin de laquelle allait commencer la chasse. Les hommes de quart prirent leur longue-vue et le Strondj se mit à louvoyer lentement.

Notre surprise, ou, si vous préférez, notre déception fut grande lorsque, après deux jours de promenade en zigzag, nous constatâmes que les baleines brillaient par leur absence. Nous prîmes la température de l’eau pour nous assurer que quelque courant chaud ne les éloignait pas de notre secteur. Le thermomètre accusait quatorze degrés, ce qui était tout à tait normal à cette époque de l’année. Redoutaient-elles quelque adversaire que nous n’apercevions point ? Entre habitants de l’océan Arctique, il se passe des drames parfois terribles, auxquels les ours blancs sont le plus souvent mêlés. Mais nous n’apercevions pas d’ours ; peut-être les petits poissons, dont les baleines font leur nourriture plus encore que d’algues et de varech, étaient-ils trop rares ? Nous pêchâmes au filet et nous eûmes bientôt plus de friture que nous ne pouvions en consommer. Alors ?…

Comme nous nous entretenions de ce mystère, voici qu’un des guetteurs s’écria tout à coup :

« Baleine par le travers !… »

Nous nous retournâmes d’un bloc, mais nous eûmes beau écarquiller les yeux et braquer nos lunettes, nous ne vîmes rien.

« Camarade, ne te moque pas de nous ! » fit le maître d’équipage.

Le camarade jura ses grands dieux qu’il n’avait nulle envie de plaisanter, que s’il avait annoncé une baleine, c’est qu’il y en avait effectivement une.

« Et, tenez, regardez-la !… » clama-t-il, en étendant le bras dans une direction vers laquelle nos yeux aussitôt se portèrent.

C’était vrai. À trois milles environ du bateau, une masse noirâtre émergeait de l’eau et disparaissait au bout de quelques secondes. Notre habitude de ces sortes de rencontres nous permit de juger à l’unanimité que nous nous trouvions en présence d’une baleine énorme. Pour ma part, je n’en avais jamais vu présentant au-dessus du flot une telle longueur de dos. Le capitaine, qui joignait l’expérience d’un marin accompli à toutes les ruses d’un chasseur de vieille date, nous dit :

« Elle ne se laissera pas approcher par le Strondj ; il faut employer le canot ! »

Nous pensâmes que le chef avait raison et nous agîmes en conséquence. J’étais de ceux qui devaient prendre place dans le canot. Je m’embarquai des premiers, et quand les quatre compagnons qui montaient avec moi l’embarcation furent à leur poste, nous mîmes le moteur en marche.

Vous devinez déjà qu’à l’avant de notre canot se trouvait un canon, que celui-ci fut vite chargé, que l’avant du canot était empli par le câble relié au harpon et que nous avions pour mission de nous rabattre vivement vers le Strondj pour lui passer l’extrémité de l’amarre dès que nous aurions mis dans la cible. Elle jouait à cache-cache avec nous, la cible ! Nous fûmes bien dix minutes sans la voir. Et, déjà, nous commencions à nous demander si elle ne s’était pas dérobée à notre offensive quand la masse noirâtre dont je vous ai parlé il n’y a qu’un instant reparut, non pas au loin, mais tout près de nous, à une portée de pistolet à peine.

Les mots sont lents quand on raconte. Nos actes furent prompts. L’homme de service au canon ne perdit pas de temps ; il pointa et fit feu, et à la détonation nos exclamations de joie succédèrent :

« Touché !… Bravo !… Bien ancré !… »

Nous avions vu nettement le harpon frapper la bête et s’enfoncer dans sa chair. La bête avait disparu, mais nous la tenions. Vite, maintenant, courons au bateau en déroulant notre câble ! La journée sera belle et bonne… Il faut avoir vécu ces moments de victoire pour savoir à quel point ils sont enivrants !

Nous ne savions pas alors que notre enthousiasme allait se muer en stupeur et en angoisse. Mais, après avoir viré sur place, nous commencions à nous diriger vers le bateau quand, à moins de dix brasses de nous, un animal gigantesque et monstrueux jaillit des vagues. Il ondula en l’air comme un serpent et retomba, créant un remous dans lequel nous fûmes pris et ballottés. Dans la brève vision que nous venions d’avoir, nous avions nettement vu le câble fixé au monstre. La même pensée nous hanta tous :

« Ce n’est pas une baleine que nous avons harponnée ! »
 
 

 

Après tout, qu’importait ? On verrait bien sur le Strondj. Mais il fallait y arriver et le monstre ne se comportait pas du tout comme une baleine. Au lieu de chercher à fuir et de tirer sur la corde, il nous poursuivait plutôt et contre-attaquait. Il sauta une seconde fois hors de l’eau, et plus près du canot que lors de son premier bond frénétique. La situation devenait grave pour nous. Que faire ? Nous n’avions que des haches et des couteaux, et ce n’était pas avec ces armes-là que nous pouvions espérer vaincre un adversaire d’une telle masse. Une seule ressource nous restait : lutter de vitesse avec la bête mystérieuse et redoutable, faire rendre le maximum à notre moteur. Le marin chargé d’actionner la machine mettait les gaz. Mais à peine le canot fendait-il le flot avec une nervosité accrue que nous poussâmes tous les cinq un cri d’effroi… Nous nous sentions soulevés, projetés en l’air, hommes et embarcation, et, en un éclair, j’aperçus sous moi, tandis que je pirouettais parmi mes camarades, l’animal fantastique qui s’agitait convulsivement.

À partir de cet instant, je ne saurais trop vous dire ce qui se passa, sinon que je luttai instinctivement de toutes mes forces pour ne pas mourir. J’étais excellent nageur, mes compagnons savaient nager aussi et, quand nous nous fûmes dépêtrés des remous, nous nous trouvâmes flottant à peu de distance les uns des autres.

Le Strondj se rapprochait de nous, car le capitaine et ses matelots, du bord, avaient assisté au drame. Ils s’occupèrent tout de suite à nous recueillir. Quand nous fûmes hissés sur le pont, meurtris, abasourdis, ils pensèrent au canot qui, par chance, était retombé la quille en bas et n’avait pas sombré. Il filait, entraîné par le monstre toujours harponné, car le câble était attaché à l’arrière de l’embarcation maintenant vide. La poursuite s’organisa : elle fut longue et pathétique. À la fin, la bête, exténuée par ses efforts, affaiblie par sa blessure, perdit son avance et fut rejointe. Le bout du câble put être attrapé, amené à bord du Strondj, et, dès lors, la chasse se termina sans péril pour nous comme s’il s’était agi d’une baleine.

Il nous tardait de voir notre prise. Le treuil fonctionna et l’animal nous apparut. Il mesurait seize mètres de la tête à la queue ; il faisait cinq mètres de circonférence en son milieu. Nous ne pûmes jamais savoir ce que c’était au juste. Il ressemblait à un requin de cauchemar, dix fois plus gros qu’un gros requin, mais ce n’en était pas un. À la Terre Wilczck, où nous nous rendîmes, le monstre fut l’objet d’une avide curiosité, mais nul ne put l’identifier.

C’était la première fois, de mémoire d’homme, qu’un être semblable était capturé. Faute d’être informés, nous l’appelâmes « le squale géant de Wilczck. » Je n’oublierai jamais cette aventure !…
 
 

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(Pierre Adam, in L’As illustré pour la jeunesse et la famille, deuxième année, n° 52, dimanche 27 mars 1938)

 
 

 

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JULES LECOMTE : LE MATELOT ET LE REQUIN

 

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La pêche du requin est une des distractions que le matelot recherche le plus en pleine mer. Il semble que les chances malheureuses du métier qui peuvent le livrer à ce vorace animal dans maint accident de la navigation, lui fassent trouver une compensation aux dangers qui l’entourent, dans la possession du monstre encore vivant, auquel il est heureux de prodiguer toutes sortes de cruautés, de menaces, tous les outrages qu’il rêve enfin.

Le requin a le corps très allongé, la tête plate, large et terminée en pointe courte, les yeux à moitié couverts par une membrane ; derrière les yeux, les cinq trous des branchies, et sous le museau les narines, qui sont à moitié recouvertes par une appendice de la peau à l’ouverture de la bouche et du gosier tellement large, que les grands requins peuvent avaler un homme tout entier ; les mâchoires armées de plusieurs rangs de dents pointues, triangulaires, aplaties, dentelées et blanches comme de l’ivoire, et qui augmentent en nombre avec l’âge ; la langue courte, épaisse et cartilagineuse.

La force du requin est telle qu’un individu de petite taille, de six pieds par exemple, peut, lorsqu’il est hors de l’eau, casser les jambes d’un homme, et même le tuer d’un seul coup de queue.

Ce formidable squale parvient jusqu’à une longueur de plus de trente pieds, il pèse plus de 1,000 livres ; on a prétendu qu’on avait pêché un requin de plus de 4,000 livres.

Les requins avalent toutes sortes d’animaux vivants ou morts, les coupent quelquefois en deux ou trois morceaux, mais ne les mâchent ni ne les déchirent jamais. La position de leur bouche les oblige à se retourner pour saisir les objets qu’ils convoitent, et qui ne se trouvent pas au-dessous d’elle ; ce qui favorise beaucoup la fuite de leur victimes.

En 1831, un trois-mâts américain, nommé l’Olympe, faillit perdre à Bourbon son maître d’équipage, qui échappa par un prodigieux hasard à la voracité d’un de ces monstrueux animaux.

La nuit tombait ; une petite brise du large gonflait à peine les lames qui expiraient sur la plage voisine. Une partie des matelots avaient obtenu de leurs officiers la permission de descendre à terre pour se délasser des fatigues du jour.

Le maître d’équipage, que les eaux bleues de la rade invitaient à s’y baigner, se dépouilla bientôt de ses vêtements et monta sur le bord du bastingage ; il plongea avec audace dans la mer. C’était un excellent nageur ; trois ou quatre fois, il se livra à cet exercice.

Le cuisinier du navire, un nègre, qui, grimpé dans les haubans, s’amusait des exercices du maître d’équipage, ayant porté les yeux sur la mer du côté du large, crut apercevoir à fleur d’eau l’aileron noir d’un requin nageant près de la surface. La grosseur de cet aileron lui ayant d’abord fait penser que ce ne pouvait être qu’un débris de bois, il y avait prêté peu d’attention ; mais un plus sérieux examen le convainquit de l’approche d’un de ces furieux animaux. Un frisson passa dans ses membres, et son premier mouvement le portait à crier au nageur de rejoindre promptement le navire, lorsque la crainte de l’effrayer vînt heureusement paralyser sa voix. Il songea aux conséquences d’un avertissement donné légèrement dans une circonstance semblable ; la frayeur du danger pouvait, en le privant des moyens de s’y soustraire, livrer le matelot à la voracité du monstre ; il agit avec plus de prudence. Plusieurs matelots furent promptement avertis ; ils s’affalèrent à un canot qui, durant le jour, avait servi à quelques réparations extérieures du navire, et, s’armant tant bien que mal des mauvais avirons qui s’y trouvaient, ils se dirigèrent le plus vite que leur permît leur mauvaise embarcation, vers le point où devait se relever le maître qui venait de plonger une dernière fois.

Sans doute le retentissement que produisaient sur la surface de la mer les chutes du marin, avait attiré l’animal, dont on voyait, à une distance qui s’amoindrissait d’instant en instant, l’aileron traçant sur l’eau un sillon d’écume frémissante. Le matelot ne reparaissait pas ; plus habile que jamais, il restait sous l’eau des minutes entières, et le requin approchait avec toute la vitesse qu’il pouvait prendre. Les marins, attentifs, veillaient son approche, en même temps que leurs regards interrogeaient la mer d’où ils désiraient voir sortir leur camarade ; pourtant, l’espoir commençait à leur échapper. Enfin, la tête du marin parut entre deux eaux ; la masse grisâtre du requin se montrait à quelques brasses : la transparence de la mer en faisait un monstrueux animal. L’angoisse oppressait tous ces craintifs marins qui prévoyaient la lutte qui allait s’établir entre eux et le requin ; lutte affreuse dont l’enjeu était un homme.

« Prends garde, Williams, cria un des matelots au maître, qui, tout étonné, en revenant sur l’eau, de voir un canot près de lui, n’osait interroger ses camarades.

– On a vu des requins d’en haut.. ne te baigne pas plus longtemps, ce n’est pas prudent… Embarque avec nous, ajoutait le marin en caressant le manche d’une gaffe, seul instrument de défense dont il pût se servir au milieu du danger que courait déjà le maître d’équipage.

– Embarque donc, » disaient les autres hommes, dont l’accent effrayé eût suffi pour révéler au baigneur la présence du danger, lors même que le bruit que faisait le requin en nageant ne l’eût pas averti de la présence du monstre.

Le malheureux marin s’élançait vers le canot que les rameurs s’efforçaient de lui faire rejoindre. Les bras tendus vers lui, chaque matelot, palpitant entre l’espoir et la crainte, mesurait d’un œil effrayé la distance qui séparait le monstre de sa proie. Le nègre lança au baigneur un bout de corde qui se trouvait par hasard dans le canot ; mais la frayeur avait déjà tellement gagné le pauvre marin, que, peu maître de diriger ses mouvement, il consumait ses forces en efforts insuffisants. Son bras tendu vers ses camarades ne pouvait les toucher encore. Le requin était aussi près de lui que le malheureux l’était du canot. Penchés au dehors, au risque de se précipiter eux-mêmes, deux marins offraient au pauvre maître leurs mains salutaires. Le requin fit un mouvement violent ; il se dressa hors de l’eau, puis, se tournant sur lui-même, il ouvrit, en s’élançant sur le matelot, sa gueule énorme que garnissaient plusieurs rangées de dents aiguës… Un prodigieux hasard sauva le maître d’équipage si évidemment voué à la mort.

Le marin monté sur l’avant du canot, quelque persuadé qu’il fût de la faiblesse de ses moyens, se tenait armé de la gaffe, un pied sur le bord. Au moment où le monstre se retourna pour saisir sa proie, l’adroit matelot lui porta un furieux coup de son arme sur la tête qui sortait hors de l’eau. Le premier coup, rapide comme un trait, n’entama point l’enveloppe huileuse du monstre ; mais un second, plus rapide encore, fut plus heureux : dirigé dans la gueule ouverte de l’animal, la douleur qu’il en éprouva lui fit changer son allure ; il se tourna sur lui-même, se débattant avec l’instrument resté dans la plaie que l’adroit matelot lui avait faite si à propos. Sa fureur se traduisit par les convulsions les plus violentes, et, s’étant détourné de l’embarcation, il lui lança un si violent coup de queue qu’il en brisa tout l’avant ; mais le maître d’équipage était sauvé.

Tous les matelots se réfugièrent sur l’arrière de leur canot ; les débris du bout opposé livraient passage à la mer, qui y pénétrait avec rapidité. Le danger auquel on venait d’arracher si miraculeusement le maître pouvait devenir général, car le requin furieux battait la mer de ses nageoires et de son énorme queue, avec une fureur que doublait la souffrance que lui causait sa blessure. La gaffe s’était cassée entre ses dents, mais le fer clouait à son palais sa langue épaisse. Les convulsions de l’animal jetaient l’épouvante chez les pauvres marins, réfugiés en trop grand nombre sur les débris d’une petite embarcation, à plus d’un demi-mille de leur navire.

Cette position alarmante dura heureusement peu de temps. Une goélette mouillée près de la terre, et dont les matelots américains s’étaient approchés en s’écartant de leur propre navire, détacha son embarcation à leur secours. Le canot de ces malheureux n’était plus qu’un débris qui s’affaissait d’instants en instants, aux envahissements de l’eau qui y entrait par son avant complètement brisé. Le requin, dont l’instinct vorace était éveillé par la présence des hommes, n’abandonnait point la place où, par instant, il se tordait dans des bonds furieux, vaincu sans doute par la douleur qu’il ressentait de sa blessure, et excité par la fureur d’avoir vu sa proie lui échapper. Bientôt les neuf hommes qui se tenaient sur l’arrière du canot furent recueillis par la large chaloupe de la goélette, et menés en lieu de sûreté. Le requin rôda longtemps dans la rade. C’était un animal gigantesque ; il n’avait pas moins de douze pieds de long. Pendant longtemps, dans la rade de Bourbon, les noirs et les marins se privèrent des plaisirs de la nage le long de leur navire, effrayés par la catastrophe du requin de l’Olympe, dont le souvenir, comme une tradition locale, s’attache au temps qui s’est écoulé depuis cet événement.
 
 

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(Anonyme, in L’Agent dramatique, bulletin de Paris, des départements et de l’étranger, première année, n° 11, jeudi 18 juin 1835 ; sous le titre : « Le Requin de l’Olympe, » in Vert-Vert, gazette de Paris, troisième année, n° 172, dimanche 21 juin 1835 [on y apprend dans l’introduction que l’article est paru initialement dans La France maritime et qu’il est dû à la plume de Jules Lecomte] ; in Feuille d’annonces judiciaires, commerciales et avis divers de l’arrondissement d’Oloron (Basses-Pyrénées), quatrième année, n° 125, jeudi 6 avril 1837 ; la gravure illustrant la publication originale de la France maritime de 1835 [et non 1837] est extraite de l’article de Paul Budker, « Les Requins, leur vie et leurs légendes, » paru dans La Terre et la vie, revue mensuelle d’histoire naturelle, troisième année, n° 11, novembre 1933 )