On éprouve en ce moment des difficultés pour pouvoir affranchir les lettres dans les petits bureaux. Beaucoup d’épiciers disent manquer de timbres d’affranchissement. Il arrive alors qu’écrivant une lettre au moment d’un départ, et comptant trouver des timbres à une petite poste voisine, on manque le départ, ou que l’on perd un quart d’heure à courir aux grands bureaux. Certains épiciers prétendent qu’ils n’ont aucun intérêt à garder leurs boîtes depuis qu’ils ne reçoivent plus rien pour leurs soins ou leur perte de temps. Il faudrait cependant savoir si ce sont des correspondants réels de l’administration ou s’ils n’en font l’office que par complaisance. Cet inconvénient n’existait pas lorsqu’ils se chargeaient d’affranchir eux-mêmes. Le système nouveau n’est bon qu’à condition de valoir mieux que l’ancien. – Gérard de Nerval.
 
 

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Ce billet d’humeur, paru sous la signature de Gérard de Nerval dans La Presse, sixième année, vendredi 2 juillet 1852, nous semble avoir échappé jusqu’à présent à ses bibliographes.