À messieurs les membres
            du Sénat académique
                      de l’Université de Groningue
 
 

Messieurs et chers collègues, j’ai l’honneur de soumettre à vos lumières la suite de faits singuliers que je vais rapporter. Le sérieux de mon caractère vous est assez connu, je pense, pour que vous ne puissiez douter de l’exactitude de ma relation, bien qu’elle présente des phénomènes anormaux, déconcertants pour un esprit positif. Mes fonctions de professeur de philosophie m’ont donné l’habitude de la réflexion, et j’ai accoutumé, en effet, de chercher la relativité des événements et des causes. J’avoue que, cette fois, je suis pris au dépourvu, et j’ai recours à votre ingéniosité pour trouver à ces circonstances une explication plausible, car tout doit être expliqué. Dans ce but, je vous prie de considérer cette lettre comme un document destiné à prendre place dans les archives de l’Université.

Veuillez, messieurs et chers collègues, recevoir l’expression de mes sentiments de haute considération.
 

Dr MATHIAS VAN FLINCK

 
 

Rapport du professeur Mathias van Flinck

sur les étranges particularités

de la nuit du 29 au 30 juin 19…

 
 

Vous vous souvenez, messieurs, que, dans la soirée du 29 juin, selon l’usage annuel, nous nous réunîmes en un banquet, à l’hôtel Doëlen, sur la place du Grand-Marché. La conversation tomba peu à peu sur les phénomènes dits surnaturels, et vous eûtes la bonté de trouver quelque chaleur et quelque éloquence dans l’improvisation où je les niai catégoriquement, soutenant qu’ils n’étaient que le produit d’hallucinations, et, par là, essentiellement subjectifs.

Nous nous quittâmes vers onze heures. Il vous est facile de vous rappeler que, si j’étais échauffé par la discussion, flatté de l’espèce de succès qui avait accueilli mon discours, je demeurais parfaitement maître de moi. Le fâcheux état de mon estomac m’impose les plus grands ménagements, et je m’abstins de toute liqueur. Il me fallait insister sur ma sobriété, que tout le monde peut attester.

Je regagnais mon logis de l’Oosterstraat, cette vieille maison à un étage, épargnée encore par les travaux d’édilité qui se flattent d’embellir notre ville, cette maison dont j’aime l’architecture ancienne, et que j’apprécie doublement pour la modicité de son loyer et pour la place qu’elle offre à ma bibliothèque.

Notre éminent collègue, le professeur Hensius, me quitta au coin de la Peperstraat. Je continuai seul mon chemin, songeant à quelques arguments nouveaux que je n’avais pas produits devant vous. Jugez de ma surprise, messieurs, quand je vis les fenêtres de mon cabinet de travail éclairées, surprise d’autant plus vive que j’avais donné congé pour deux jours à ma servante et que j’étais parti de chez moi en plein jour. « Hé là ! pensai-je, quelque voleur se serait-il introduit dans la maison ? » Je me portai sur le trottoir lui faisant face, et, à travers les rideaux, j’aperçus une ombre. Elle ne manifestait point de hâte. Je me rendis bientôt compte, même, qu’elle était assise devant ma table. Je distinguai que l’intrus s’appuyait la tête sur un de ses bras, comme dans l’attitude de la réflexion. « Voici, dis-je, un curieux voleur, et qui est bien imprudent ! » Excusez ce reste de vanité, messieurs. J’en vins à supposer que, cherchant quelque butin, il était tombé sur les feuillets de l’ouvrage philosophique que j’achève en ce moment et que, captivé par l’intérêt de cette lecture, il oubliait l’irrégularité de sa situation.

Je ne suis pas un héros, certes… Mais je craignis qu’il n’abîmât ce manuscrit qui m’a coûté tant de veilles, et, avec résolution, cette pensée me donnant du courage, je mis la clef dans la serrure, je montai l’escalier, je pénétrai dans la pièce, et…

Messieurs, je n’avais encore éprouvé que de la surprise ; elle fit place, soudain, à de la stupeur, devant le spectacle le plus imprévu et le plus extraordinaire.

« Que faites-vous ici ? demandai-je fermement à l’homme qui, toujours plongé dans sa lecture (il avait même la plume à la main et, ce qui me fit frémir, il corrigeait mon œuvre !), me présentait alors le dos. À ma brusque irruption, il leva la tête et se retourna.

Et je vis, – je vous assure que je ne fus victime d’aucune illusion, – je vis que cet homme, C’ÉTAIT MA PROPRE IMAGE ! Il avait ma physionomie, trait pour trait. Ce n’était pas une ressemblance, c’était une similitude absolue… oui… comme si je me fusse regardé dans une glace et que ce reflet se fût animé. Je reconnus sur ce visage, sur mon visage, ainsi dérobé, jusqu’à ce petit bouton, à l’extrémité du nez, dont je suis incommodé depuis quelques jours. Mêmes attitudes que les miennes, et ce tic particulier que j’ai contracté, qui me fait, quand je suis préoccupé, porter la main à mon oreille gauche. Mon « double » portait des vêtements identiques aux miens, habit noir et cravate blanche, comme si, soucieux de ne pas perdre une minute, il s’était mis au travail sans se déshabiller.

« Ah çà ! m’écriai-je, je rêve ! Il est contraire à toutes les lois physiques acceptées que je sois, à la fois, debout et assis à ma table, et que j’aie deux corps obéissant à des impulsions différentes… Et, pourtant, c’est bien moi que je vois, et il n’y a pas à s’y tromper. Si ce fantôme faisait des mouvements semblables aux miens, je pourrais encore, fût-ce sans comprendre, imaginer que je suis atteint de quelque perversion du sens de la vue… »

Mais non, bien qu’il eût emprunté complètement ma personnalité, c’étaient des gestes pareils à ceux dont je suis coutumier, mais dirigés par une autre volonté.

L’être mystérieux auquel je ne saurais donner aucun nom, puisque ce ne pourrait être que mon nom, fit, en m’apercevant, un léger signe d’impatience, en me montrant, à la clarté de la lampe, les papiers sur lesquels il était penché. Et cela signifiait clairement : « Non, mon ami, ce n’est pas le moment de me déranger… Vous voyez bien que je travaille !… »

Si troublé que je fusse, une pensée me traversa l’esprit : « Je ne peux pourtant pas avoir peur de moi-même ! » Et, dans l’intention de rompre le prodige, je me disposai à arracher à mon sosie les feuillets que, dans l’instant, il tenait à la main. Mais il prévit l’attaque, se dressa, s’empara brusquement de tous les papiers, les serra sur sa poitrine, et il avait une telle expression de défi et de colère que je battis instinctivement en retraite. Et, cependant, dans cette expression, j’avais reconnu ma façon même de m’emporter, ce qui ne m’arrive guère que lorsque je crains quelque désordre sur ma table.

Puis l’étonnant personnage leva impérieusement le bras, m’imposant, sans mot dire, l’ordre de me retirer.
 

*

 

Ma foi, messieurs, me blâme qui voudra, mais j’avais pris peur. Je me retrouvai en un instant dans la rue, un peu honteux de ma faiblesse, me sentant, cependant, incapable de renouveler l’épreuve d’un tête-à-tête avec cette émanation de moi-même, qui m’avait chassé. Mais l’observateur que je suis demeurait saisi d’une immense curiosité. Il y a, en face de ma vieille maison, un petit hôtel. Je feignis d’avoir égaré ma clef et j’y demandai l’hospitalité pour la nuit. Je choisis une chambre située précisément en face des fenêtres de mon cabinet de travail. J’éteignis vite ma lumière, de sorte que je pus suivre, ma maison restant éclairée au premier étage, les mouvements de cet envahisseur ayant accaparé mon apparence. Il continuait à veiller, selon mon habitude, se croisait de temps en temps les bras, à ma manière, ou bien, se levant, il se promenait de long en large, ou bien encore, avec un petit chiffon de peau placé dans le tiroir de droite de mon bureau (je suis très méthodique), il essuyait les verres de son lorgnon. Enfin, c’était moi, plus que jamais.

Vers une heure du matin, à peu près, il eut de grands bâillements. Il regarda sa montre – ou ma montre, car cet objet est de forme très caractéristique, – sembla se gronder lui-même, comme je le fais, en ce cas, de s’être attardé. Puis il prit la lampe d’une main, tira les rideaux de l’autre, et, nulle lueur ne filtrant plus, je compris qu’il avait gagné ma chambre et s’était allé coucher.

Vous concevez, messieurs, que je ne dormis guère. J’étais bouleversé. La vision était trop récente, je me rappelais trop tous ses détails pour pouvoir en douter. Au milieu de la nuit, je perçus un grand bruit dans ma maison, comme celui d’une chute sourde, puis plus rien.

Au petit jour, peu fier de ma pusillanimité, je me hâtai de rentrer dans mon logis, avec l’appréhension d’y trouver des ravages dans mes papiers. Ils étaient intacts. Rien n’était modifié : ma table était dans l’état même où je l’avais laissée. Alors, si fraîche que fût mon impression des événements de la nuit, je me demandai s’il ne s’agissait pas d’un phénomène morbide, si je n’avais pas eu un accès de délire. Mais je passai dans ma chambre à coucher, et je jetai un cri d’effroi : le plafond de cette chambre, située dans la partie la plus ancienne de la maison, s’était effondré. Mon lit, vide, mais brisé, disparaissait sous les décombres. Je me souvins du bruit que j’avais entendu : si j’eusse été là, j’aurais été infailliblement écrasé.

Mon fantôme m’était donc apparu pour me donner un salutaire avertissement, pour me défendre l’accès de ma demeure, devenue dangereuse. C’était sous ma propre forme qu’il m’avait mis en garde. Mais, à la vérité, pourquoi tant de complications, qui déroutent ma raison ? Si quelque providence veillait sur moi, un craquement significatif, précurseur de l’accident, eût suffi à appeler mon attention sur le mauvais état du plafond, et il n’était pas besoin de déranger l’ordre établi des choses. Je voudrais continuer à ne pas croire au surnaturel, ce qui renverserait toutes mes idées. Enfin, messieurs, dans mon désarroi, je me confie à vous, et je livre ce cas bizarre à votre sagacité.
 
 

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(Paul Ginisty, « Contes du Petit Parisien, » in Le Petit Parisien, trente-huitième année, n° 13432, vendredi 8 août 1913 ; « Apparition, » gravure sur bois de Georges Lemoine d’après un dessin de William Julian-Damazy, pour illustrer Le Horla de Guy de Maupassant, 1908)

 
 

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Cette nouvelle de Paul Ginisty est un brillant démarquage de l’histoire de double d’Henri Rochefort, « Fantasmagorie, » que nous avons déjà eu l’occasion de publier sur ce blog et que nous reproduisons ci-dessous.
 
 
DOUBLE
 
 

FANTASMAGORIE

 

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À M. PAUL BOCAGE.

 
 

C’est, cher confrère, dans le but avoué de mettre de nouveau votre sagacité à l’épreuve, que je vous adresse le récit d’une aventure incroyable, fantastique, fabuleuse et cependant véridique ; aventure moitié gaie, moitié sinistre, qui vous fera rire ou pâlir, selon la disposition du moment, aventure, enfin, à faire croire à toutes les tables tournantes, parlantes et éternuantes.

Il y a deux mois environ, je m’en retournais chez moi, l’esprit et l’estomac légers, – afin de vous ôter la ressource de plaider l’ivresse, j’éprouve le besoin de vous avertir que le champagne ou le punch ne joue pas le plus petit rôle dans l’histoire qui va suivre ; – je revenais, dis-je, entre onze heures et minuit, rêvant, je crois, à l’avenir du macadam et des redingotes longues, tout en regardant sur mon chemin les noms des boutiques (distraction que je vous recommande, à vous, qui faites des pièces), lorsque j’aperçus, de l’autre côté du trottoir un jeune homme de ma taille et de ma tournure, qui, sans affectation apparente, suivait invariablement ma route et semblait même régler son pas sur le mien. Je ne m’en inquiétai guère, et nous continuâmes à marcher, moi du côté des numéros pairs, lui des numéros impairs, en suivant tous deux une ligne identiquement parallèle. Au bout d’un certain temps, toutefois, cette persistance m’étonna.

« Si ce monsieur en veut à mon argent, dis-je, il fait bien du chemin pour peu de chose. »

Cette supposition, d’ailleurs, était toute gratuite ; ce jeune homme n’avait rien d’un coupeur de bourses, je lui trouvais même l’air assez comme il faut, ce qui, vous le verrez tout à l’heure, était de la fatuité de ma part.

Je voulus voir, cependant, jusqu’où irait sa constance ; je doublai le pas, il pressa le sien ; je m’arrêtai, il s’arrêta.

« Ce ne peut être qu’une plaisanterie ; en tout cas, elle est fatigante pour lui. »

Je longeai la rue Richelieu, je passai le pont des Saints-Pères, je tournai le quai, non pas suivi, mais accompagné avec le même acharnement. J’avais envie de chercher querelle à cet obséquieux personnage ; je fus retenu par cette réflexion, qu’il serait très difficile de prouver quel était celui des deux qui suivait l’autre ; mais, prenant à mon tour le rôle d’agresseur, je me mis à examiner mon impassible compagnon avec une curiosité qui frisait l’impertinence.

Il ne parut pas s’en préoccuper beaucoup ; mais moi, monsieur, que devins-je en reconnaissant sur lui des vêtements en tout semblables aux miens : même paletot bleu, même pantalon gris, même chapeau retroussé des bords. – C’était un plagiat complet. – Je me crus en pleines Pilules du Diable. À peine eus-je la force de me réciter ce fameux hémistiche de Jules Janin :
 

O imitatores, servum pecus !…

 

Heureusement, j’avais aperçu ma maison ; je me hâtai, je tirai de ma poche un passe-partout que mon portier, dont la confiance m’honore, ne livre qu’à moi seul, lorsque je vis mon sosie, qui en avait fait autant ouvrir tranquillement la porte de la rue, s’enfoncer dans le corridor sombre qui mène à l’escalier, et commencer à gravir les marches d’un pas égal et mesuré. Vous décrire la révolution qui s’opéra en moi est au-dessus de mes forces. Je me rejetai violemment en arrière en refermant vivement la porte bâtarde restée entrouverte, peu curieux de m’engager avec un pareil homme dans un escalier aussi mal éclairé que le mien. Enfin, après quelques minutes données à la plus franche poltronnerie, je m’élançai, résolu de tout savoir, dans la maison située en face la mienne. Je passai sans être remarqué et je dévorai cinq étages jusqu’à une petite lucarne qui donne sur la rue et d’où mon regard plongeait au fond de la chambre.

À peine installé à mon poste d’observation, j’entendis, avec un redoublement de terreur, ma porte s’ouvrir, et bientôt après la clarté de ma bougie illumina la figure de mon fantôme dans lequel je me reconnus à n’en pas douter. « Oh ! me disais-je encore tout bas, s’il pouvait forcer mon secrétaire ! » – car j’avoue que j’aurais donné à ce moment beaucoup plus que je n’avais pour que ma vision fût un simple voleur. Déception profonde ! je le vis, ou plutôt je me vis m’asseoir dans mon grand fauteuil de cuir avec cette assurance qui n’appartient qu’à un légitime propriétaire, endosser ma robe de chambre, choisir dans la collection ma pipe favorite, la bourrer froidement, la déguster avec audace, tout en ouvrant, chose étrange ! juste à l’endroit où j’avais laissé une marque, le volume des Voix intérieures déposé sur ma table.

Mes yeux s’égaraient de plus en plus, mon front brûlait à éclater ; je m’enfonçai trois fois de suite la lame de mon canif dans la main gauche, ce qui me fit un mal affreux, d’où je conclus que j’étais malheureusement éveillé. Je fermai les yeux quelques instants, dans l’espérance que tout aurait disparu quand je les rouvrirais – autre illusion ! Mon infernal portrait vivant continuait à tourner avec régularité les pages de mon livre, mon feu flambait encore, ma bougie diminuait toujours. J’étais dans une stupéfaction voisine de l’hébétement et j’allais prendre le courageux parti de quitter ma fenêtre pour me rendre compte au moins du degré de palpabilité de mon apparition, lorsque le fantôme se leva, débourra la pipe dont il secoua avec élégance le résidu sur le coin de la cheminée comme j’ai l’habitude de le faire, ôta ses vêtements un à un, se coucha hardiment dans mes draps, éteignit la lumière et j’eus tout lieu de croire qu’il se laissa aller au sommeil le plus paisible du monde.

L’obscurité m’ôta mes héroïques résolutions ; je tins longtemps encore mes regards fixés sur ma fenêtre, attendant un dénouement quelconque à cette épouvantable fantasmagorie, rien ne bougea. Peu à peu ma tête s’alourdit, mes frayeurs tournèrent au cauchemar, bref, je fis comme le fantôme : je m’endormis.

Si je fus à la fois surpris et honteux en me retrouvant le matin les pieds sur un escalier et la tête dans une lucarne, je le fus bien davantage en me rappelant mon aventure de la veille. Le grand jour avait dissipé les vapeurs de mon imagination ; j’étais humilié de mes faiblesses de la nuit. Je descendis d’un air provocant, je traversai la rue, et j’allais rentrer bravement chez moi, mais la mine effarée de mon portier, ordinairement si calme, m’arrêta au seuil de la loge.

« Ah ! monsieur, s’écria-t-il d’une voix enrouée par la peur, ah ! monsieur !

– Eh bien ?

– Que vous avez donc bien fait de ne pas rentrer hier au soir !

– Que s’est-il donc passé ?

– Ah ! monsieur, si vous saviez ! »

Je vis que je ne saurais jamais rien, je le quittai brusquement, et, en deux bonds, je fus à ma porte. Affreux spectacle ! Elle gisait sur le palier même, enfoncée, disloquée, dégondonnée. Je pénétrai dans ma chambre, mes meubles étaient brisés, mes tableaux anéantis, mes carreaux cassés. Mon lit totalement défiguré était enfoui sous un amas énorme de briques et de mœllons. Incapable de tout autre geste, je levai les yeux au ciel, et ce mouvement machinal me découvrit le mystère.

Le plancher de l’appartement supérieur s’était écroulé pendant mon sommeil.

Quant à mon infortuné Sosie, j’eus beau le chercher entre tous les matelas, et jusque dans les fentes du bois de lit, je n’en vis plus trace. C’est pourquoi, cher confrère, j’ai pris la liberté de me renseigner auprès de vous touchant la nature exacte de mon apparition, laquelle m’a tout simplement sauvé la vie.

J’eus quinze jours de fièvre ; mais loin de m’en plaindre, je saisis l’occasion d’exprimer ici ma haute reconnaissance à toute la famille des gnomes et des spectres nocturnes.

Il y a assez longtemps qu’on calomnie les fantômes auxquels tout le monde croit sans oser en convenir.

Avouez au moins qu’ils ont leur bon côté.

Votre tout dévoué,
 

HENRI DE LUÇAY.

 
 

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(Henri de Luçay [Henri Rochefort], in Le Mousquetaire, journal de M. Alexandre Dumas, n° 73, mercredi 1er février 1854)