En mon pays de Valloire-les-Baux, les arbres sont rugueux et secs. Les hommes sont comme les arbres. Le village est tout petit, formé d’une cinquantaine de maisons à peine. Quand on chemine dans la vallée, on l’aperçoit de loin comme une tache claire sur la colline qui lui sert d’accotoir. On ne connaît pas le printemps à Valloire ; les pins poussés çà et là, dans les fentes des pierres, ne se défeuillent jamais, et les bruyères que la froid rosit seulement un peu, et l’herbe, maigre et rare, quand elle a reverdi au temps de la germination, est aussitôt brûlée par le soleil, et demeure ainsi éternellement jaune, misérable. Les mois de gaie lumière passent brusquement ; c’est, quelques semaines, une coulée de rayons plus doux ; mais, dans cette contrée désolée, au milieu de cet horizon nu et dur de roc et de marbre, aucune plante ne s’étoffe de gracieuses fleurs ; il y a simplement une courte transition du chaud au froid, puis le ciel se vêt d’une magnificence égale, immobile, immuable. La clarté est crue et blanche comme le paysage de pierre qu’elle baigne. On dirait que le rude vent qui descend du Rhône emporte toute végétation, et il souffle souvent à Valloire, – toutes les nuits, – l’hiver et l’automne, – faisant gronder sa voix de dogue au fond des lourdes ténèbres.

Ceux de Valloire, pourtant, sont ardents au rêve autant que solides à la tâche. Quand ils partent vers les montagnes, menant les troupeaux au pâturage, les clochettes qui sont au cou des bêtes ne sonnent pas seules dans les sentiers mangés de flique et de sauge sauvage. Ils connaissent des légendes farouches qu’ils racontent aux veillées, quand les soirs sont plus longs, et on assure qu’ils savent en naissant le secret de guérir les malades avec des simples qu’on met bouillir en prononçant certaines paroles. Ils croient à leurs légendes et les femmes se signent quand on les évoque devant elles.

Jamais, de mémoire de Valloirais, un mécréant n’a grandi dans le pays. La tradition se transmet des pères aux fils, intacte et pure ; et ceux qui vivent gardent pieusement la foi de ceux qui sont morts et qui dorment dans l’étroit cimetière qui est au-dessus du village, en un trou de pins.

Les Valloirais ont connu des vampires.

Le dernier qu’ils ont vu s’appelait Noël Gourlasse.

Noël Gourlasse vécut seul jusqu’à l’âge de vingt-huit ans ; depuis longtemps, les os de ses vieux blanchissaient dans le cimetière ; lui, restait six mois de l’année dans la montagne. Rentré, il parlait peu, ayant à peine un mot de politesse pour ceux qu’il rencontrait et – détail qu’on nota plus tard – les regardant en dessous. Quand il partait, poussant ses moutons devant lui, les clochettes de ces derniers sonnaient dans les sentiers, mais lui-même, on ne l’avait jamais entendu chanter. En dépit de sa maussaderie, cependant, les filles le trouvaient beau et d’aucunes l’avaient secrètement désiré dans le premier éveil de leur cœur, l’époque venue de leur seizième année. Noël ne paraissait point faire cas des regards plus longs, venus de leurs yeux, et, quand il se retournait après les avoir dépassées, c’était uniquement pour siffler ses chiens restés derrière lui. Une année, on remarqua qu’il chantait en ramenant son bétail.

Il chantait, en effet. Il chanta souvent depuis. Dès la nuit descendue sur Valloire, il se glissait hors de la maison, prenait la « coursière » qui tourne en ruban des flancs de la colline et, ses cheveux bruns bien peignés, sa cravate plus soigneusement nouée, sa blouse dessinant la cambrure souple de son torse, filait à quelque mystérieux pèlerinage. Le vent ni la pluie ne l’arrêtaient, et il ne redoutait pas de s’enfuir sans compagnon dans l’ombre épaisse, quand l’orage accrochait de gros nuages à la cime des arbres et presque sur les maisons de Valloire, au bas de la côte. Des curieux le questionnèrent sur ses furtives échappées, mais Noël sourit tranquillement sans s’expliquer. On supposa qu’il avait commerce avec une bande de contrebandiers. Mais quelqu’un le vit un jour qui cueillait des touffes de fruits en fleurs, et les filles alors comprirent qu’il allait à des rendez-vous d’amour.

Gourlasse conduisit une fois encore ses moutons dans la montagne et, quand il revint, la saison terminée, il n’était pas seul. Il avait à son bras Liliette qu’il avait connue loin de Valloire, la demoiselle Liliette du mas des Arnaud, dont il avait fait sa femme.

Dès qu’ils avaient été mari et femme, le désir l’avait pris d’emmener Liliette dans la vieille maison de Gourlasse, morne et solitaire depuis tant d’années ; il avait voulu avancer le départ de quelques jours, et Liliette avait consenti. Tous deux avaient embrassé le grand-père Arnaud, qui désormais devait rester seul dans le nid déserté, et, les bêtes rassemblées, s’étaient mis en route. Autour des jupes de Liliette, Jacques et Tristan, les deux chiens de Noël, jappaient joyeusement. À mi-chemin, on rencontra le Père-l’Histoire. Il salua de la main en souriant, puis :

« Hé ! hé ! ricana-t-il, où donc as-tu mené paître cette année, Noël ? »

Il dévisageait Liliette qui ne s’effrayait point. Elle était toute rose, comme une fleur de soleil : la gorge, sous son corsage, avait une houle régulière et le sang de ses lèvres était rouge et vif comme un fruit de haie ouvert.

Gourlasse avait répondu :

« Je vous dirai ça plus tard, Père-l’Histoire ! »

Et comme ils avaient repris leur marche, il exposait à Liliette ce qu’était le Père-l’Histoire, et pourquoi on le nommait ainsi ; le vieux savait beaucoup de choses ; il avait été soldat avec Napoléon, et c’était lui qui faisait aux veillées les plus beaux récits. « Tu l’entendras, » achevait-il, et Liliette acquiesçait d’un faible clignement des paupières, peu soucieuse pour l’instant d’entendre d’autres paroles que les propos d’amour de Noël.

Elle eut, en pénétrant dans sa nouvelle demeure, un serrement de cœur ; le logis était bas et sombre, sentait le vide et la tristesse. Elle dissimula son émotion et, dès le lendemain, sembla-t-il à Gourlasse, il entrait plus d’air par les croisées, plus de lumière aussi.

Ce n’est pas l’habitude que les femmes suivent leurs maris dans la montagne. Aussi Liliette eut-elle un grand chagrin quand Noël dut repartir ; l’herbe était haute et grasse à point pour les troupeaux. Elle voulut l’accompagner quelque temps sur la route. Les étoiles brasillaient ; un grand silence était descendu sur la vallée, et leurs baisers d’adieu étaient solennels, comme s’ils ne devaient pas se revoir après quelques mois.

À son retour, Noël trouva Liliette changée, toute pâle, quasi malade. Elle l’attendait sur le bord du chemin, avant reconnu au loin l’aboiement de Jacques et de Tristan. Leur vie de tendresse recommença ; elle guérit vite, mais, quand il s’éloigna de nouveau, Liliette s’accrochait aux bras de son mari, voulant à tout prix conduire les moutons avec lui. Et comme il supposait que la séparation seule lui coûtait, il répondait par des refus murmurés comme des aveux de passion :

« Non ! cela ne se peut pas, pastoure !… tu viens du pays des étoiles ; c’est un troupeau d’étoiles qu’il te faudrait ! »

Des jours et des jours s’en allèrent. Liliette dépérit de nouveau ; les femmes, qui l’adoraient, venaient la chercher pour les veillées. Car c’est la coutume à Valloire que, les hommes, étant absents, les femmes se réunissent chez l’une et l’autre à tour de rôle. Ceux qui ont usé leurs jambes à courir sur le roc, à harceler le bétail, restent près d’elles et les distraient du récit de leurs aventures. Liliette suivait ses voisines sans plaisir et, dès l’entrée, s’asseyait dans un coin et avait l’air de ne plus écouter.

« Peines de cœur ! » faisait le Père-l’Histoire d’un ton narquois, et avec un sourire de connaisseur.

Puis, il reprenait son conte interrompu, car c’était lui qui parlait le plus souvent. C’était presque toujours des contes à donner le frisson. Sa forte voix montait dans le recueillement général, prenait des intonations tragiques, fléchissait en des interjections d’angoisse qui dressaient des visions d’épouvante sous les yeux des paysannes. Quand il avait fini, toutes l’interrogeaient à la fois : « Et qu’est-il advenu ? – Qu’a fait l’Empereur ? – Le mauvais soldat a-t-il été puni ? » Liliette restait muette, elle, la bouche serrée, exsangue et frissonnante dans la lueur fumeuse de la lampe.

Mais une invention de Thyos la glaçait par-dessus toutes. Elle l’avait entendue une seule fois, et voici que lorsqu’elle se retirait, son Noël étant au loin, les yeux tournés vers elle sans doute, elle se reprenait à y songer dans le silence de l’appartement vide. Des images grimaçantes passaient sous ses paupières. C’était en un un cimetière, – semblable à celui qui est là-haut sous bois, – que la lune glauque éclairait ; et il y avait des fosses ouvertes, des cadavres exhumés, et, penchées sur ces cadavres, des créatures mauvaises en suçaient avidement le sang.

« Ah ! pensait Liliette, je suis folle ! c’est ce vieux radoteur qui m’a tourné la tête ! » Mais elle ne pouvait dormir et, chaque jour, elle était plus pâle.

Les bergers allaient revenir. Liliette avait mis des fleurs dans les deux vases de la cheminée ; elle savait qu’elle entendrait bientôt la grosse voix de Tristan et de Jacques. Noël, à son arrivée, la prendrait sur son cœur, et elle oublierait là toute pensée lugubre.

« Ce sera la dernière veillée, les femmes ! disait ce soir-là le Père-l’Histoire. Le vent apportait aujourd’hui des sons de clochettes ; les bergers ne doivent pas être loin. »

Il alluma sa pipe. Il se sentait en verve. Il lâcha quelques bouffées, la tête rejetée, les yeux au plafond, et il commença. Il ne s’arrêtait pas, sautait d’une fable à une autre, avait toujours quelque machine féroce au fond de son sac. Quand, après deux heures, il dut se taire, les paysannes, mises en goût, réclamaient : « Une autre ! une autre ! – C’est que je ne sais plus rien, » se défendit-il. Il eut l’air de se recueillir, puis il repartit. C’était l’histoire des Vampires. On l’avait écoutée bien des fois, mais, sur les lèvres de Thyos, elle révélait une sauvage éloquence, et des détails nouveaux l’accompagnaient à chaque audition.

« Il faut leur couper la tête quand ils sont morts ; sans quoi, ils se lèvent la nuit et rôdent dans les cimetières à la recherche des cadavres ! »

Liliette sortit la première. Devant la maison, elle s’attarda, espérant que Gourlasse arriverait et qu’elle pourrait rester avec lui ; une crainte clouait ses pieds.

La voix du Père-l’Histoire résonnait encore à ses oreilles :

« Ils ont soif de sang humain et ne goûtent jamais de repos ! »

On s’entendait pas le moindre bruit. Décidément, Noël était loin encore. Elle se résigna à pousser la porte ; elle marchait à pas comptés, frôlant la muraille. Sa robe s’accrocha à un meuble ; elle resta droite, pétrifiée, comme si un monstre l’avait saisie. « Ah ! mon Dieu ! » soupira-t-elle.

Elle avait la fièvre. Elle se mit au lit en toute hâte, mais, couchée, elle n’osa pas éteindre sa lampe. Et, les yeux fermés, elle dut les rouvrir aussitôt. Les créatures grimaçantes étaient là, les mêmes toujours, celles qu’avait évoquées le Père-l’Histoire. Liliette les voyait venir vers elle, les lèvres gloutonnes, comme si elles voulaient boire son sang, tout son sang. Il y en avait beaucoup, de toutes les tailles et de tous les âges, toutes celles à qui on n’avait pas coupé le cou après leur mort. Un détail l’intriguait ; comment faisaient-elles pour se conduire puisqu’elles avaient les yeux vides ? Cette occupation de son esprit lui fit un répit. Mais, comme elle se retournait, la lampe vacilla, et les mêmes images reparurent au fond de l’alcôve. Horribles, elles dansaient au-dessus de sa tête, et il y en avait une qu’elle n’avait pas vue d’abord et qui avait au cou une cravate rouge, une cravate de sang. Celle-là marchait devant toutes les autres ; elle était près d’elle ; elle allait la prendre ! Alors, le Père-l’Histoire s’était trompé ! Ils revenaient tous, qu’on leur coupât la tête ou non !

La terreur de Liliette redoubla ; les vampires étaient descendus sur son lit ; celui dont le cou saignait s’était accroupi sur elle. Liliette se dressa, échevelée, essaya de rallumer la lampe, mais son geste trop brusque fit glisser l’objet qui alla se briser sur le sol. Un autre bruit suivit. Liliette était tombée en avant, les mains nouées à sa gorge comme pour se défendre de l’horrible caresse, sans un cri.
 

*

 

… Noël l’avait ramassée au pied du lit, rigide, pareille à quelque statue de marbre abattue. Toute la nuit, il l’avait gardée et le jour blanchissait les maisons de Valloire qu’il était là encore, essayant de réchauffer les doigt de Liliette dans les siens. Toute sa tendresse montait de son cœur à ses lèvres, et il l’appelait de mille noms. Elle restait blanche, semblait ne plus pouvoir renaître à la vie. Quand elle souleva enfin ses paupières, après des heures de mortelle attente, Noël eut une exclamation de triomphe.

« Ah ! Liliette ! Liliette ! »

Il ne put dire que cela ; il pleurait, l’inondant de toute ses larmes. Mais la malade conservait le même air de souffrance, les mêmes yeux égarés. Dès le soir, une fièvre cérébrale se déclarait. Liliette délirait, mordue de douleurs atroces :

« Garde-moi… Garde-moi. Il y a des vampires dans le pays. Les voici ; je veux partir… partons tout de suite. »

Elle se relevait retombait, épuisée. Le délire augmentait.

« Je vais mourir ! il faudra me couper la tête, Noël !…

– Tais-toi, implorait Gourlasse. Tu me mets mille épines dans la chair ! »

Il bordait le lit, ramenait les couvertures sur le corps agité de Liliette. Aux rares moments de calme, celle-ci allongeait la main vers lui.

« La pastoure retourne au pays des étoiles ! » disait-elle.

Puis sa folie la reprenait. Noël dut lui jurer qu’il obéirait à ses volontés, et que, lorsqu’elle aurait passé, il lui couperait la tête après s’être assuré qu’elle ne respirait plus. Vers la fin du troisième jour, elle eut une crise suprême. Cette fois, des noms vinrent sur sa bouche : « Assez ! assez, Père-l’Histoire ! » cria-t-elle, et comme le vieux ne se taisait pas :

« Oh ! c’est à moi qu’ils en ont tous ! »

Sa tête retomba, elle se raidit ; Noël se pencha sur elle. Dans un dernier effort, elle avait porté la main à son cou, et il ne savait pas si c’était pour se garantir des succubes ou pour lui rappeler le serment qu’il lui avait fait.
 

*

 

Il avait dû escalader les murs du cimetière. Quand il descendit de l’autre côté, un morceau de plâtre se détacha, qui vint s’abattre à ses pieds ; un bruit traîna parmi les croix de bois et les couronnes de perles luisantes. Mais Noël n’entendit rien. Il marcha vers le coin où dormait Liliette. Il s’agenouilla aussitôt, mais non pour s’attarder aux prières. Il fouettait la terre furieusement, la terre durcie déjà.

Peu à peu, le trou grandit. À mesure qu’il s’élargissait, Noël était pénétré davantage de l’impiété de son action. Mais il n’était pas maître de lui ; il obéissait, c’était tout. La terre rejetée s’amoncelait à ses côtés ; la pioche rencontrerait le cadavre. Il eut peur de l’atteindre ainsi ; il se mit à gratter le sol avec ses ongles.

Et il recula, saisi d’horreur ; il avait senti sous ses doigts le suaire humide. Une puanteur monta de la fosse. Noël reprit sa tâche ; il disparaissait à demi dans le trou ; le cadavre se montra enfin tout entier, roulé dans le suaire maculé de sang décomposé et de boue.

« Liliette ! » appela Noël. Et, une seconde fois, il appela : « Liliette ! »

Parmi les pins, une molle bouffée de vent sanglota et les perles des couronnes frémirent, remuées. Noël avait retiré le cadavre de la fosse. Liliette était à ses pieds, cachée encore par son dernier vêtement, le drap blanc dans lequel on l’avait cousue. Lui se sentait défaillir. La lune déchirait le ciel comme un glaive et, par-delà Valloire et la vallée des Baux, éclairait la longue ligne des monts, une pitoyable débandade de pierres dressées vers le ciel en des attitudes de fantastiques révoltés tendant leurs bras dans l’espace, vers des divinités muettes comme eux.

« Veux-tu toujours, pastoure ? » demanda Noël.

De nouveau, le vent sanglota. Liliette ne répondit pas. C’était donc qu’elle voulait. D’un seul coup, Gourlasse fendit le linceul de haut en bas, et sa femme apparut, noire, hantée de vers, sans yeux et sans lèvres. Noël, alors, ne bougea plus.

Debout, la main sur le couteau qu’il avait mis dans sa poche avant de partir, il regardait autour de lui. Elle lui reprocha son sacrilège, et il entendit – il entendit distinctement – des voix derrière les branches, des voix qui ne pouvaient pas être des oiseaux nocturnes. Il songea à fuir ; mais le pouvait-il ? Pouvait-il laisser Liliette sans sépulture ? Et sous la nuit profonde, dans le vent qui sanglotait, il sanglotait, lui aussi…
 

*

 

… Le matin, un berger qui passait par là vit un spectacle horrible. Il courut prévenir les gens de Valloire qui se portèrent en foule vers le cimetière. Comme ils approchaient, ils n’aperçurent pas un corbeau qui, effrayé par le bruit, fuyait à travers le ciel… Liliette et Noël dormaient côte à côte, la tête de Noël penchée sur celle de Liliette. Un peu de sang noir avait coulé sur la terre.

« Voyez, remarqua le Père-L’histoire, comme la mort l’a surpris. »

Il n’acheva pas sa phrase, mais, au geste qu’il fit, on devina ce qu’il voulait dire, et plusieurs habitants s’exclamèrent en chœur :

« Il a raison, en effet, le Père-l’Histoire !… »

Et ils se souvinrent alors qu’avant son mariage avec Liliette, Gourlasse parlait peu – et même, qu’il regardait les gens en dessous.
 
 

 

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(Jean Tribaldy, in Le Parisien, journal de midi, seconde série, deuxième année, n° 579 et 580, vendredi 27 et samedi 28 décembre 1889 ; repris dans Le Courrier du soir, douzième année, n° 4727 et 4728, vendredi 27 et samedi 28 décembre 1889 ; William-Adolphe Bouguereau, « Dante et Virgile, » huile sur toile, 1850)