Le grand bateau britannique quitta San Francisco avec une cargaison de morts. Il cingla vers la Chine, où les lois religieuses de l’Empire du Milieu veulent que ses fils soient enterrés. Et parmi ces deux mille Chinois, le bateau avait le funèbre orgueil de transporter un prince du sang et la jeune princesse, avec leur escorte, tous tués dans un accident de chemin de fer à travers la prairie. Mais la nuit qui suivit le lendemain du départ, le bateau eut sa machine totalement détruite par un malheur assez difficile à expliquer. Et ce malheur fut d’autant plus grand, que les machinistes et les chauffeurs, ces prêtres noirs du métal et du charbon, qui sont les artisans du feu, succombèrent à l’asphyxie. Le navire ne possédait pas de voiles, et les tempêtes se succédant sans trêve, le capitaine, un marin si parfait par l’expérience de la navigation qu’il semblait moulé dans la même matière que son bateau, dut remettre son sort à la merci des grands courants océaniques. Les signaux de détresse demeurèrent sans réponse. Le bateau filait vertigineusement. Avec terreur, pendant un jour violemment secoué d’orages et sombre comme la nuit, l’équipage s’aperçut que le bateau se précipitait vers le Sud, où ils allaient se perdre sans espoir.

La peur commença, peu à peu, à toucher en chacun les frontières du délire. Et pourtant, elle n’était pas aussi aiguë, cette grande panique dont tout le bateau semblait s’enfler et trembler de plus en plus, que l’horreur dont commençaient à être obsédés tous les cerveaux. Il y avait deux milliers de morts à bord. Les marins virent dans cette présence lugubre la raison de leur détresse, et ils désespérèrent. Le capitaine lui-même, dur et ferme jusque-là, résistait mal au spectre mortel qui s’emparait de toutes les âmes, et de la sienne. Et rien n’apparaissait à l’horizon, aucune clarté de terre ni aucune lueur d’espérance, tandis que le bateau, désemparé, fuyait vers le Sud, à travers le gris ténébreux et furieux de la mer et du ciel. Les esprits étaient enfin totalement ravagés par les courants de la peur et des superstitions. Celles-ci grandissaient et envahissaient tout, le pont, les mâts et les couches, comme des araignées géantes invisibles dont chacun sentait en soi-même le hideux tourment.

Puis la terreur fut à son comble et secoua tout le navire et ballota tous les cœurs, lorsqu’un événement inconcevable bouleversa le reste de raison qui se traînait sur le bateau. L’escorte des princes chinois avait repoussé violemment, sans même les toucher, deux matelots qui s’étaient approchés de la cabine où l’on avait respectueusement enfermé le couple princier. Et à partir de cette nuit-là, les Chinois sortaient de leurs cercueils arrimés à fond de cale et venaient veiller leurs jeunes maîtres.

Le navire allait toujours vers le Sud, au gré des tempêtes. Était-ce le pôle farouche qui attendait, pour le glacer, le cœur séculaire de ces marins ? On s’efforçait vainement de signaler cette errante détresse à l’espace vide d’yeux humains. Les mers où le bateau flottait devenaient absolument inconnues. Nulle trace d’elles, ni dans les cartes, ni dans le souvenir, ni dans les suppositions des navigateurs. Était-ce donc là la révélation d’un monde nouveau ? Le capitaine, obéissant à l’ordre secret de la tradition qu’il portait en lui, oublia ses propres affres et commença à noter ses impressions et ses observations scientifiques.

Cependant, l’obsession de la présence des Chinois défunts s’alourdissait tellement sur le cerveau des matelots, désemparés comme leur navire, que plusieurs ne purent plus s’en libérer. Les délires des fous serpentaient à travers les cervelles et poussaient les hommes, automates frénétiques ou accablés, à s’entrecroiser sans plus se reconnaître, à se mêler de la cale à la cage des mâts, sans plus se voir ! Chacun suivait maintenant ses propres visions, nées du tourment commun, comme si des spirales de serpents, se dressant du même nid, l’enlaçaient malheureux. D’aucuns dépérirent lamentablement, affaissés dans l’inertie totale, les yeux rivés à la cale des morts. Les autres les jetèrent à la mer. Ce fut alors que les plus lucides pensèrent à se débarrasser de toute cette sinistre cargaison de Chinois que l’on transportait à travers l’espace. Mais on eut peur d’alléger trop le bateau balloté de plus en plus par les eaux. On les garda comme du lest.

On les garda aussi par une sorte de crainte religieuse qui s’empara de tous les matelots encore valides, ainsi que de leur capitaine. Ils comprirent que le poids des morts n’était pas tout sur le bateau. Cet ensemble macabre, qu’ils avaient embarqué sans nul souci, leur apparaissait soudain comme un centre de malheurs insurmontables. Comment avaient-ils pu ne pas y songer à San Francisco ? Quelle folie ! Tous ces inconnus, et d’une race si mystérieuse, mais c’étaient eux les véritables maîtres du bateau ; c’étaient eux qui commandaient, sans nul doute, à la raison des hommes et à la logique des événements ! Ces morts, on les sentit ainsi, et tout à coup, comme une présence supérieure, inévitable désormais. Alors, les rudes marins durent avouer leur impuissance devant une telle force supérieure, qui ne les lâcherait plus, et dont ils gardaient des racines dans le cœur. Les matelots et leur capitaine se mirent tout naturellement à adorer les inconnus chinois, qu’ils transportaient ils ne savaient plus où.

Chaque matin et chaque soir, ils venaient les adorer, à genoux, comme des saints. Ils leur offraient même des libations de vin. Et toujours pas de terre en vue ! et toujours le désert aquatique avec ses accalmies et ses bonds fous ! Pour leur consolation, les malheureux avaient encore du vin à bord. Ils pouvaient s’enivrer, se grisant pour ne plus rien savoir, au milieu d’un désespoir inerte. Ivres, ils s’agrippèrent à leur étrange culte des morts, versant sur la cale en deuil quelques bouteilles de vins rares. Puis, quand le bon liquide se trouva épuisé, ils y versèrent leur vin ordinaire. Mais ce vin aussi manqua bientôt. Ce jour-là, un matelot, plus exalté ou plus mystique que les autres, s’ouvrit une veine pour abreuver de sang les « pauvres morts » qu’ils adoraient. On le jeta à la mer. Il avait donné sa vie pour les inconnus chinois, que le navire désemparé transportait qui sait où.

Enfin, tous les êtres du bateau communiaient réellement avec leurs singuliers passagers ; la présence de ces derniers devenait évidente, et presque charnelle. Les matelots les voyaient, assis à table, un mort à côté d’un vivant, accroupi à côté de lui sur le pont, planant au-dessous de ses regards, sur l’eau écumante autour du bateau.

Le capitaine s’aperçut soudain qu’il avait manqué à ses devoirs les plus élémentaires, depuis leur départ de San Francisco. Car, en somme il se trouvait à bord un couple princier, un jeune et adorable couple en pleine lune de miel, et il n’avait rien fait pour lui témoigner son admiration et son respect. Il voulut réparer sa goujaterie. Il s’installa en face de la cabine princière, en vedette immobile. Et lorsque, à la tombée de la nuit il voyait l’escorte chinoise monter du fond de la cale et prendre son service de garde à côté de lui, il disait quelques mots très cordiaux aux soldats jaunes, leur demandait pardon de les déranger et montait s’étendre sur le pont, jusqu’à l’aube.

D’autres matelots étaient morts. On avait ouvert les cales pour que les singuliers passagers pussent exhaler leurs soupirs au ciel étoilé et à l’air libre de l’océan. Mais après de terribles pluies, les cercueils pourris avaient si horriblement infecté l’air, qu’une étrange et très violente épidémie avait tué les trois quarts des survivants du bateau fou.

On les jeta aussi à la mer. Et l’on referma pieusement, mais définitivement, les cales sur les inconnus chinois que l’on transportait qui sait où.

Il restait ainsi à bord sept marins, y compris le capitaine. Ils étaient taillés tous puissamment dans une chair granitique, et certes, pensaient-ils, la mort ne pouvait que les effleurer sans jamais les toucher. Et, comme les réserves de vivres étaient presque vidées, ils résolurent de se nourrir des morceaux qui restaient, rationnant avec une grande prudence, espaçant de quarante-huit heures chaque repas, arrosé de l’eau de la mer. Alors, les sept marins se sentirent saisis par une nouvelle terreur. La faim les tenaillait, très dure, et l’eau marine nourrissait plus leur fièvre que leur corps. La haine contre les Chinois qu’ils transportaient concentra toute leur faculté de réaction, et peu à peu elle devint intolérable. C’était la haine que les peuples primitifs manifestent envers les dieux et les saints lorsque ceux-ci ne les exaucent pas. Elle était si intensément pétrie de peur, qu’aucun d’entre eux n’osa suivre le conseil épouvantable donné un soir par le capitaine, de se débarrasser tout de même de ces étrangers fantômes, maîtres de leur destinée. Il ne songeait certes pas à les jeter à l’eau, car le troupeau des morts se vengerait en suivant le bateau et en le renversant, dit-il. Mais il pensait qu’il serait bon de les déchiqueter à coups de hache, détruisant ainsi la puissance de leur masse redoutable. La peur, cependant, dominait toutes les volontés. Et comme le capitaine insistait dans son projet absurde, les autres marins tinrent un rapide conseil sur le pont, avant le coucher du soleil, à l’heure où le « patron » s’apprêtait à être relevé de son poste de vedette devant la cabine princière par l’escorte chinoise montée du fond de la cale. Ils pensèrent que le capitaine pouvait, un jour ou l’autre, accomplir seul sa monstrueuse vengeance sur ceux qu’ils adoraient encore en tremblant, et qu’il pouvait ainsi attirer un plus grand malheur sur tous. Et lorsqu’il apparut sur le pont, debout dans la pourpre du soleil couchant, debout comme une flamme, comme une étrange flamme pensive, les marins bondirent sur lui, le ligotèrent solidement et l’enfermèrent dans sa cabine, n’osant pas le tuer, car son grade était désormais pour eux le seul souvenir du monde qu’ils avaient quitté, de ses hiérarchies et de ses contraintes : celui d’un chef nécessaire. Le monde des hommes n’était pas autre chose, dans la mémoire obscurcie de ces marins désemparés qui adoraient des morts inconnus, les transportant ils ne savaient plus où.

Le pauvre chef détrôné accepta son état avec cette résignation qui, malgré des sursauts de révolte, était devenue en somme l’état normal à bord. Il demanda seulement à ses hommes la possibilité de continuer son journal, pour y noter ses observations et ses impressions.

Et la nourriture devenant un souvenir méchant et douloureux pour tout le monde, deux ou trois jours s’écoulèrent de la sorte, dans le calme le plus désolé.
 
 

 

Une nuit, le capitaine entendit ouvrir doucement sa cabine. Aucun bruit n’avait indiqué que l’on tournait le pêne de la porte, ce qui l’étonna. Il crut plutôt s’étonner, car il n’en eut point le temps, saisi par un grand émerveillement, un émerveillement ébloui, devant le jeune couple princier, magnifiquement habillé de blanc et d’or, surchargé de bijoux à escarboucles grosses et tristes comme des yeux de bœuf, à émeraudes larges et vives comme une poignée d’algues humides au soleil, à saphirs en amande comme d’immenses yeux bleus hagards, à coraux énormes aussi rouges que des cœurs humains encore chauds. Il vit, en même temps, l’escorte muette et solennelle, et une foule de Chinois, qui lui parut innombrable, habillés pour un gala. Il put s’étonner maintenant que cette multitude tînt dans sa cabine si étroite. Il s’en étonna si fortement, et d’une manière peut-être si hautaine, que le prince chinois frémit de colère. Ce fut alors que la petite princesse toute menue et jeune, en ivoire mou, s’approcha du captif et l’embrassa sur le front, tenant par la main son mari, regardant très tendrement celui-ci afin de l’apaiser.

Au même instant, des êtres furieux pénétrèrent également dans la cabine minuscule devenue tout à coup grande comme le bateau. C’étaient les six marins du bateau désemparé. Ils tenaient très aisément dans l’espace insignifiant compris entre la table devant laquelle le capitaine demeurait assis, et la porte à laquelle d’ordinaire il appuyait sa tête lorsqu’il s’arrêtait un instant de lire ou d’écrire.

Les six marins semblaient dans un état de fureur telle, que leurs mouvements faisaient réellement osciller les Chinois, comme des rideaux que le vent caresse et tourmente à la fois. Le capitaine les regarda fixement. Il eut l’impression que, pendant son isolement, tous les morts étaient sortis de la cale, devenant enfin les maîtres du navire. Et ceci le mit hors de lui. Il partagea l’exaltation de ses hommes, se dressa, saisit ses pistolets, et il tira. Mais nul ne parut se soucier des balles, dont lui-même n’entendit pas le bruit. Ses six compagnons de malheur réunirent alors leurs efforts autour de lui, décidés à redevenir par la force les chefs de leur bateau.

Après tout, pensaient-ils, ces Chinois importuns, confiés à leur garde, étaient donc leurs prisonniers. Et non seulement on avait commis la faute de les garder au lieu de s’en débarrasser, comme ils l’avaient fait de leurs propres compagnons, leurs frères décédés, mais ils les avaient encore adorés. Celui qui adore est dans un état de passivité, dans une attitude de génuflexion, qui peut devenir une impardonnable habitude d’humilité devant l’objet de son culte. Les sept marins ne pouvaient maintenant que changer en haine active leur passive adoration. Ils se groupèrent donc, et ils foncèrent au milieu de la foule des Chinois. Le silence de la lutte les exaspérait au point qu’ils crièrent violemment, sans savoir pourquoi. Et sans savoir pourquoi non plus, comme poursuivis, ils coururent sur le pont, pour s’y arrêter haletants.

Si étrange que cela paraisse, le pont était à présent encombré de Chinois. Les marins voyaient bien que des nattes innombrable avaient été tressées et réunies l’une à l’autre, formant ainsi des barrages perfidement tendus sur le bateau. Ils tombèrent dans ces cordages singuliers, et, sans toutefois sentir le moindre attouchement, ils se trouvèrent en un clin d’œil garrottés par des mains habiles et cruelles, dont ils n’avaient senti aucun contact.

C’était là évidemment la déchéance suprême du brillant équipage, désormais à la merci d’une troupe de fantômes ! Le capitaine, très triste, souffrait d’une insupportable brûlure au milieu du front, à l’endroit où la douce princesse l’avait embrassé. Et une grande mélancolie déversa des larmes dans son cœur rude, et serra avec de durs sanglots sa gorge. Il pleura longuement, comme un enfant.

Que pensaient-ils, de leur côté, ses malheureux compagnons, étendus autour de lui sous la surveillance des morts ? En se tournant, il ne fut point surpris de voir la petite princesse s’approcher de chacun d’eux, se courber, poser aussi sur leur front pâle un long baiser. La jeune femme leur donnait à tous la conscience de la vie, en leur donnant le plaisir d’un baiser. C’était tendre et joli de sa part. Le capitaine en défaillit d’émotion.

Le couple princier avait pris place au milieu du pont. Beaux et doux, les jeunes gens paraissaient assis sur un trône.

Aucun signe de colère, sur la belle figure du prince, lumineuse comme une orange ouverte au soleil. La petite princesse regardait loin, de ses yeux longs sans paupières, là où son époux regardait ; et ils voyaient ensemble les mêmes choses, tant était pareille l’expression de leur sourire blanc.

Les Chinois se hâtaient autour du petit couple. Ils réunissaient nattes sur nattes. Où en avaient-ils tant trouvé ? Ils en avaient plus que des milliers, et ils les mettaient bout à bout. Ils en firent encore des cordages. Ils les étirèrent sur les mâts. Des centaines d’entre eux grimpèrent dessus et y demeurèrent, se ficelant eux-mêmes contre les mâts, se tenant serrés les uns contre les autres, de sorte que lorsqu’un coup de vent passa, ils se gonflèrent comme des voiles, comme une voilure immense, et le bateau partit alors avec une incroyable vitesse, transportant les pauvres marins prisonniers, qui sait où…

Les heures descendaient sur le pont. La nuit était très froide et pâle. La pâleur de la nuit s’étendait sur le bateau, égale à celle des Chinois vêtus de blanc, qui remuaient sans répit. Autour du bateau se concentraient des clartés solides comme celles d’immenses icebergs errant sur la mer.

Le capitaine dit très fort :

« Ces masses blanches de la mer, ce sont des multitudes de morts, qui, dans la nuit, montent à la surface pour saluer les vivants ou pour les maudire. »

Il dit aussi :

« Non ! Ce sont les glaces du pôle. Nous nous précipitons vers la muraille insurmontable du Pôle. »

Personne ne lui répondit. Mais la terreur du Pôle l’étreignit alors avec une violence si grande que, dans un effort suprême, il eut la force de se dresser, se précipiter au milieu du pont, vers le trône des jeunes princes.

Soudain, il s’arrêta comme frappé en pleine poitrine. Et un long cri d’horreur lui échappa, si violent que sa gorge et sa bouche se remplirent de sang. Il n’y avait plus de Chinois sur le pont ! Ils avaient tous disparu. Tous les marins demeuraient étendus, immobiles. Le malheureux patron les appela, les secoua. Mais il se raidit, terrifié, car ils étaient tous morts.

Le capitaine eut encore la force de penser, dans un éclair de sa terreur, qu’il avait une cargaison non livrée, que son devoir lui imposait de livrer à tout prix sa cargaison de morts ! Il eut, dans son désespoir effréné, l’impression du bruit que la glace allait faire contre la coque, le bruit que les doigts font en écrasant une coquille d’œuf, pas plus. Et ce bruit l’affola, tinta à ses oreilles, l’assourdissant, arrachant les cris innombrables qui lui déchiraient la gorge, et qu’il n’entendait pas… La minute était suprême. L’horreur des montagnes implacables de glace était là, sur lui. Alors, il hurla vers tous ses morts un commandement de manœuvre, le seul qui eût pu le sauver. Il mourrait à son poste quand même, non sans avoir fait quand même le dernier effort que le devoir millénaire des marins réclamait à son énergie.

Et sous le choc de cet effort, il tomba sur le pont. Des cris le forcèrent à rouvrir les yeux.
 

*

 

« Holà ! Ho ! Holà ! »

L’équipage de la mission antarctique française, sous la tente tapissée de fourrure, s’empressait autour du capitaine évanoui, qui serrait convulsivement dans sa main le cahier de ses impressions, notées presque jusqu’à la minute de la destruction de son bateau.

« Eh bien ! lui dit quelqu’un, vous vous en tirerez, malgré tout ! Ce n’est pas rien, après avoir si lourdement brisé votre coque de noix contre nos bons quartiers d’hiver… Mais quelle diable de viande apportiez-vous à nos chiens ? Pour une douzaine de terre-neuves, plus d’une centaine de cadavres humains ! Êtes-vous fou ? »
 
 

–––––

 
 

(Ricciotto Canudo, illustrations de F. Rogier, in Je Sais tout, dix-neuvième année, n° 3, 15 mars 1923)