Le serpent de mer du Constitutionnel et le veau à six pattes dont un de nos méridionaux confrères annonce la naissance sont complètement enfoncés.
Voilà qu’on nous raconte que Ahmad-Rafi, un voyageur allant de Katif à Bonarah, a vu à Ashra Mustier, un village situé à deux journées de marche de Katif, un homme avec quatre yeux, deux à la place ordinaire et deux au-dessus des sourcils. Cet homme voit, paraît-il, avec les quatre yeux, et même quand il ferme les deux premiers, les deux autres conservent leur faculté visuelle.
L’apparence, ajoute ce voyageur, est horrible.
Nous le croyons sans peine.
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(« Échos, » in La Presse, cinquante-neuvième année, nouvelle série, n° 135, lundi 3 octobre 1892)
L’HOMME AUX QUATRE-Z-YEUX
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Pauvre Polyphème qui n’avait qu’un œil ! Pauvres nous, qui n’en avons que deux ! Un explorateur, raconte-t-on dans une gazette exotique, a vu à Ashra-Mustier, village situé à deux journées de marche de Katif, un homme avec quatre yeux, deux à la place ordinaire et deux au-dessus des sourcils. – Cet homme voit avec ses quatre yeux ; il peut à volonté fermer un, deux, trois yeux sans que les autres en soient troublés dans leurs facultés visuelles.
L’aspect, dit le voyageur, est horrible.
Ce voyageur doit être un fumiste. Il nous dit cela parce qu’il espère qu’on aimera mieux le croire que d’aller y voir.
Il s’agit peut-être du reste tout simplement d’un homme qui porte lorgnon.
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(in Le Public, cinquième année, n° 7282, mercredi 5 octobre 1892 ; repris dans La Fraternité, journal hebdomadaire, organe des intérêts d’Haïti et de la race noire, troisième année, n° 4, 17 octobre 1892 ; gravure de Georg Pencz, « Allégorie de l’avarice, » c. 1541)