Il ne faut pas tourner en dérision l’idée que des créatures de la planète Mars ont pu visiter la Terre. Évidemment, les écrits de H. G. Wells ne prouvent rien à ce sujet, pas plus que la production radiophonique conçue d’après son œuvre « La Guerre des Mondes, » et qui provoqua récemment en Amérique une crise d’hystérie collective.
Mais des savants sérieux et réalistes, qui ne se donnent pas la peine d’exposer ce genre de choses au grand public, ont des données concrètes qui militent fortement en faveur de cette possibilité : non seulement des créatures d’une autre planète ont pu visiter la Terre, mais elles ont pu provoquer le grand déluge dont parle la Bible. Enfin, d’autres données, astronomiques celles-là, mènent à l’idée que, depuis, quelque intelligence, sur la planète Mars, essaye désespérément de signaler sa présence.
Les premières indications ont été recueillies vers la fin de la guerre en Mésopotamie. La période de lutte sérieuse était terminée et les officiers britanniques avaient des loisirs. Le grand désert plat était un lieu idéal pour jouer au golf. À des kilomètres à l’horizon, de grandes buttes. Les officiers britanniques savaient que chacune d’elles dissimulait une antique cité enterrée. À l’extrémité occidentale des cantonnements britanniques se trouvait Nazareah, ville arabe caractéristique, sur les bords de l’Euphrate, à 60 km. environ au sud des ruines de Babylone. Je me trouvais là au début de l’hiver en 1918, et l’intérêt croissant qui s’attachait à ces buttes et aux mystères qu’elles pouvaient recéler ne connut plus de bornes lorsque la permission fut accordée de les examiner.
À 18 kilomètres de Nazareah, un des monticules avait été éventré par les Allemands (les cadres de l’armée turque étaient allemands), et ils avaient annoncé au monde entier qu’ils avaient découvert l’Ur des Chaldéens, l’endroit où s’est écoulée l’enfance d’Abraham. Quelques visites avaient convaincu les officiers britanniques que les Allemands faisaient erreur. L’attention du petit groupe anglais se concentrait sur deux buttes situées à 60 km. à l’ouest, dans une région que des bandes de nomades pillards rendaient fort dangereuse.
En janvier 1918, le commandement local accorda une escorte de 400 cavaliers hindous, des camions et des voitures, et l’expédition partit. Les premiers résultats furent si surprenants que l’ordre vint de Londres de « tout arrêter » en attendant l’arrivée d’une mission envoyée par le British Muséum. Ce fut le début de l’expédition commune subventionnée par la Grande-Bretagne et les États-Unis, qui depuis n’a pas cessé de faire des fouilles. L’une des buttes a été définitivement déterminée comme l’emplacement de l’ancienne ville d’Ur, et on a découvert les traces d’une civilisation antérieure au déluge.
Les habitants de l’antique Chaldée ne possédaient pas de papier. Ils écrivaient leurs livres sur de l’argile molle qu’ils faisaient ensuite durcir au four. Leurs bibliothèques contenaient ces tablettes par milliers. Quelques-unes relatent le Déluge. Elles sont généralement conformes au récit de la genèse, mais toutes en diffèrent sur un point extraordinaire. Une forme de vie étrange était apparue en Mésopotamie avant le Déluge, et les survivants l’avaient parfois revue. Puis elle avait disparu. Dans leurs travaux artistiques, les Chaldéens ont tenté de représenter ces étranges créatures ; le plus bel exemplaire de ces tentatives est actuellement au British Muséum.
D’anciens documents chinois et d’autres provenant de l’antique peuple de l’Inde parlent « d’étranges créatures » qui visitèrent la Terre, juste avant le Déluge. Ni les Chinois, ni les Hindous ne donnent de détails, mais toutes les versions indiquent que les étranges visiteurs pouvaient voler et faire des choses dépassant l’intelligence des habitants de la Terre.
Les Chaldéens rapportent que ces créatures avaient des têtes et des épaules semblables à celles des hommes, un corps et des pattes comme un taureau, et des ailes comme un aigle. Cela compose une vision plutôt terrifiante, mais si l’on observe l’anatomie de la grande image conservée au British Muséum, on observe deux points intéressants : la créature représentée possède une énorme capacité respiratoire, excédant de beaucoup les besoins d’un animal terrestre ; toute sa constitution anatomique tend à la légèreté alliée à une grande force. Si cet art babylonien antique s’est inspiré d’un modèle vivant, la créature originale pouvait entreprendre de grandes choses dans une atmosphère très raréfiée.
Au sujet de Mars, les astronomes se divisent en deux camps. Les uns disent que Mars est un monde mort, qu’il l’a toujours été. Les autres – dont le nombre s’accroît tous les ans – disent que Mars est habité par une forme de vie très intelligente. Les astronomes ne disent jamais par « la vie humaine » en parlant de Mars. C’est l’expression « vie très intelligente » qui est toujours employée.
Les grands observatoires ont découvert que Mars possède une atmosphère analogue à celle de la Terre, mais beaucoup moins épaisse ; qu’il y a de la végétation et de l’eau.
On voit également des témoignages de travaux d’ingénieurs très puissants. Les seules grandes sources d’eau de Mars sont aux pôles. Les observatoires de Flagstaff, dans l’Arizona, et celui de l’Université de Havard construit à Mandeville à la Jamaïque, sont convaincus que « la vie intelligente » de Mars a résolu le problème de l’irrigation de la planète entière à partir de ces mers polaires.
Dans l’état actuel de développement de notre monde, toute l’habileté des ingénieurs et le capital entier de la Terre ne pourraient parvenir à irriguer le désert du Sahara par l’océan Arctique. Mais le télescope prouve que non seulement la vie intelligente de Mars a irrigué ce qui correspondrait au Sahara, mais encore à l’Amérique, l’Afrique et l’Asie. Lorsque les conditions climatiques changent dans leur pôle Nord, il semble qu’ils n’aient qu’à tourner un bouton pour irriguer à partir du pôle Sud.
D’après les documents de Mésopotamie, beaucoup de savants très compétents admettent la possibilité que les créatures mentionnées par ces Anciens étaient réelles et que, quelque 6.000 ans auparavant, la Terre a été visitée par une forme de vie intelligente venue de l’espace extérieur ; ces visiteurs auraient atterri en Mésopotamie et connaîtraient la science de l’irrigation. On entrevoit aussi la possibilité que ces créatures, voyant l’étendue du désert de Mésopotamie, aient décidé d’appliquer leur science à sa surface desséchée. La différence de pression atmosphérique et de pression hydraulique n’aurait pas été estimée par eux, d’où le déluge.
Mais le lecteur nous demandera alors : puisqu’ils sont venus jusqu’ici, pourquoi n’ont-ils pas gardé le contact ?
Pour répondre à cela, on peut passer de la théorie aux faits. Il y a quelques années, alors que le professeur W. -H. Pickering avait la direction de l’observatoire de Harvard à la Jamaïque, pour l’étude de la Lune et de Mars, il communiqua une extraordinaire découverte.
Ses télescopes avaient découvert sur Mars une série de vastes lumières, à des centaines de kilomètres les unes des autres, si brillantes qu’elles surpassaient le soleil en plein jour et traversaient les quelque soixante millions de kilomètres qui séparent Mars de la Terre. Ces lumières formaient parfois un carré, parfois un triangle, d’autres fois un cercle. Elles ont été observées et signalées par d’autres astronomes. Étaient-ce des signaux ? La vie martienne tentait-elle d’établir un contact ? Si ces lumières étaient artificielles, la question de la vie intelligente sur la planète Mars est résolue positivement. Toutes les centrales électriques de la Terre, tous les produits chimiques que nous pourrions fabriquer ne parviendraient pas à produire une série de signaux dans le désert du Sahara qui fassent pâlir le soleil et qui parviendraient jusqu’à Mars.
(Copyright by A. L. I. et « Le Petit Marseillais »)
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(in Le Petit Marseillais, soixante-douzième année, n° 25782, jeudi 26 janvier 1939)