LA MÉDECINE DANS LA LITTÉRATURE
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Charles Cros : notes biographiques,
Par M. le docteur ANTOINE CROS.
Vous me demandez de faire, au courant de la plume, la genèse d’une invention, la première solution du problème de la Photographie des couleurs de mon frère Charles Cros. Je ne puis me méprendre sur la portée réelle de ce que vous attendez de moi, surtout connaissant quelques-uns de vos travaux si intéressants, et où vous cherchez à débrouiller la filiation toujours complexe des idées, où vous essayez de découvrir les influences, plus multiples encore, concourant à former les personnalités, on pourrait dire apparentes, des hommes dont la supériorité individuelle a pu se manifester sous quelques formes de célébrité.
Pour faire ma réponse un peu complète, il ne faudrait pas oublier d’y faire paraître les conditions d’hérédité ; il serait aussi indispensable de marquer un peu les corrélations idéales entre les sciences nettement « médicales » et les autres sciences qui le sont ou qui passent pour l’être moins.
Vous en conviendrez, cher confrère, le programme est touffu ; et la tâche n’est pas des plus faciles. Je vais cependant essayer d’en venir à bout, percogitant de mon mieux, comme dirait Panurge.
Car vous n’exigez rien de plus, n’est-ce pas ?
Notre grand-père paternel fut philosophe, helléniste distingué, polyglotte et même poète, – il se nommait comme moi Antoine Cros. L’Institut couronna en 1800 son premier ouvrage, une Grammaire générale.
Il fut docteur ès lettres dès l’instauration de l’Université impériale. Il publia, en 1825, une traduction des Idylles de Théocrite, en vers peu ou point influencés par la détestable poétique du temps, et rappelant la manière sobre et franche d’André Chénier.
Louis XVIII fonda pour lui au Conservatoire une chaire d’histoire et de littérature qu’il occupa jusqu’en 1830, et qui, après lui, ne fut pas maintenue.
J’ai sa nomination à cette chaire. Les termes en sont charmants. C’est un document précieux, où se reflètent les mœurs royalement paternelles de l’époque.
Notre père, Simon-Charles-Henri Cros, fut parfait latiniste ; il étudia le droit, et obtint le grade de docteur (en droit). Homme d’enseignement comme son père, il ne fit que passer au barreau, et se livra dès sa jeunesse aux études philosophiques. Il fit paraître, vers 1836, sa Théorie de l’homme intellectuel et moral. Ce livre conciliait le Sensualisme de Condillac avec l’Idéalisme de Berkeley et de Hume et avec le Panthéisme de Spinoza.
Cette « Doctrine, » très peu différente du néokantisme moniste, aujourd’hui développée sous des formes faiblement diverses par la plupart des professionnels de la philosophie, fut celle où nous fûmes nourris, mes deux frères (Henry le statuaire, et Charles, l’inventeur et le poète en cause) et moi.
J’aurais dû écrire, dans l’ordre chronologique : moi et mes deux frères, moi étant l’aîné, presque de dix ans plus vieux que Charles, et Charles le plus jeune de nous trois, et, si jeune encore, à 45 ans, emporté le premier ! (3 août 1888.)
Ces détails de biographie ancestrale et rétrospective tendant à prouver l’hérédité des facultés spéciales, attribuées, en mes théories physiologiques, à des inscriptions rythmiques gardées en nos centres cérébraux, groupes de cellules ou de neurones.
Donc, ils ne sont pas inutiles, et correspondent assez bien, cher confrère, à vos coutumières préoccupations.
Un autographe de Broussais, récemment vu dans votre Chronique, m’en rappelle un autre que je possède : dix ou douze grandes pages de notes et d’argumentation sur le livre de mon père, La Théorie de l’homme. Il m’a été donné par le chef d’un groupe familial de Broussais, descendance directe du grand tribun médical. J’étais le médecin et l’ami de ce groupe (il y a plus de trente-cinq ans). Depuis, je l’ai un peu perdu de vue, comme cela si souvent arrive à Paris ; il est allé s’établir en Algérie, où, m’a-t-on dit, il a fondé une importante exploitation agricole.
Mais il faut bien me restreindre en ces détails. Je ne serais que trop porté à vous les fournir abondants. Je dois vous donner tout de suite, et sans plus d’antérieures notes biographiques, cette genèse d’une invention que vous me demandez.
En 1857, je passai ma thèse de doctorat sur les fonctions du cerveau (lobules antérieurs) ; à cette date, j’avais presque totalement changé mes conceptions philosophiques sous l’influence de mes études scientifiques, physiologiques, médicales. Ma métaphysique, (il ne faut pas garder une trop grande aversion de ce mot affreusement compromis, mais nécessaire) ma métaphysique scientifique, telle que j’en ai exposé de notables parties en divers ouvrages et dont je poursuis toujours l’édification, commençait à prendre corps et à se très vertement développer. Mes deux frères, jamais quittés jusque-là – et je vécus de nombreuses années encore avec eux dans une étroite union familiale – furent naturellement mes premiers et mes meilleurs disciples (s’il est vrai qu’on ait des disciples !)
Je compris comment doivent s’entendre les mots nécessité, création, hasard, confondus ou méconnus par toutes les écoles.
Je déterminai ce qu’on devrait appeler la Force (très malheureusement dite Énergie) et la Masse, rejetant, comme confus, le concept réalisé de Matière. Je relevai l’autre dualité Espace et Temps : l’indéfinissable Espace, l’indéfinissable Temps.
Je montrai bientôt comment l’homme n’est en rapport avec le monde extérieur que par deux modes seulement de corrélation, le RYTHME et la FORCE ; comment ses créations, les créations (ou coordinations) de son esprit ou de son âme, sont essentiellement et uniquement rythmiques ou morphiques.
Tout cela, présenté ainsi en synthèse verbale, paraîtra sans doute ardu et obscur à plusieurs de vos lecteurs. S’ils veulent des clartés, ils les trouveront dans quelques-uns de mes ouvrages :
Les Décoordinations organiques, 1866 (épuisé et introuvable, mais on fait sur ce Traité un article dans le Larousse) ;
Les Fonctions supérieures du système nerveux, recherche des conditions organiques et dynamiques de la pensée (l’impression de ce livre commença en 1865, et, pour des raisons très indépendantes de ma volonté,fut publié seulement en 1874) ;
Le Problème (1890) ;
L’Idéalisme de Kant et les quatre antinomies de la raison pure (1894) ;
La Métaphysique de Taine (id.), paru dans l’Ermitage ;
Les Nouvelles Formules du maté-rialisme (1897), etc.
Voilà que vous m’obligez, cher confrère, à me faire un peu de réclame bibliographique, et cela – un devoir cependant ! – m’est quelque peu douloureux.
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L’année de ma thèse, Charles avait quinze ans. Il était déjà intellectuellement un homme, et même un homme de grand savoir. Les langues (sanskrit, hébreu, grec ancien et moderne, latin, italien, que sais-je !), les sciences, y compris les hautes mathématiques, notions de toutes choses, lui étaient passées et demeurées en bon ordre dans l’esprit.
Des années passèrent ; moi, commençant et poursuivant l’exercice de la dure profession médicale, lui accomplissant surtout son développement scientifique. Il ne savait pas encore qu’il serait poète. Tous deux continuant tous les jours nos recherches philosophiques, et discutant – moi surtout – mes nouvelles idées contre notre père, le meilleur et le plus parfait gentilhomme des hommes, mais nous déclarant tombés dans les noirs abîmes de l’erreur – et même de la perversité, – pour abandonner ainsi la Doctrine, la Vérité même, dont il se croyait le possesseur autorisé, privilégié, invincible.
Charles Cros prit en se jouant ses deux baccalauréats, et bientôt après ses inscriptions à la Faculté de médecine (les dates, je ne les ai pas sous la main ni dans ma tête) ; il passa avec grand succès le premier examen de fin d’année ; il fréquenta les hôpitaux et les salles de l’École pratique…
Il ne tarda pas à s’apercevoir que le choix de la profession médicale pouvait l’obliger à étouffer en lui trop de choses diverses ; il vit, par mon exemple, combien le médecin doit se donner tout entier à ses devoirs impérieux et constants ; bref, il préféra demeurer dans la multiplicité technique, plus en rapport avec les formes et les nombreuses aptitudes de son esprit.
Cependant il ne se désintéressa jamais de la médecine ; et, malgré ses immenses travaux poursuivis en tant de directions différentes, il suivit pas à pas les miens et se tint au courant du mouvement médical pendant presque toute sa vie.
Cela n’est pas indifférent à l’évolution des questions scientifiques dont il s’est occupé.
Revenons un peu en arrière. Il se passa vers 1860, le fait suivant : initié d’assez bonne heure, par une amie (artiste) de la famille, à la musique par le piano, Charles avait acquis ensuite de lui-même un certain talent d’exécution sur ce instrument. Il y excellait aux improvisations.
J’eus l’idée de recueillir au moyen d’un appareil ces inspirations fugitives. Nous étant mis ensemble au travail, nous trouvâmes plusieurs solutions du problème. Un brevet fut pris. Nous pensions à tort l’idée même absolument neuve. Fièvre de l’invention, espérances chimériques, résistance de la matière et des hommes, difficultés et amertumes de toutes sortes, naissant comme des hydres à cent têtes sous les pas des inventeurs, nous connûmes tout cela.
Quelques mois ainsi passés, on nous détourna de continuer, le résultat industriel ne promettant pas de rémunération suffisante.
Mais l’enseignement des choses – au point de vue purement idéal – ne fut certes pas perdu.
Il s’agissait là d’inscription rythmique, comme dans tous les appareils enregistreurs qui depuis quelque temps étaient alors en grande faveur parmi les savants et qui ne donneront jamais le dernier mot de ce qui se peut obtenir par leur secours.
Je trouvai là pour ma part la théorie physiologique ou même physique de la fonction cérébrale du souvenir et des facultés spéciales.
Ces facultés sont créées en notre cerveau en premier lieu par la coordination volontaire de mouvements longtemps répétés ; elles se réduisent ensuite en l’inspiration rythmique dans les cellules de l’encéphale de ces mêmes mouvements, constituant tous ces souvenirs. Ces facultés ne sont en somme que des souvenirs, c’est-à-dire des traces matérielles d’actes voulus et supérieurs accomplis. Il n’y a donc point dans le cerveau de pouvoirs coordinateurs, comme l’enseignait Bouillaud, ni même d’organes coordinateurs, comme il l’avait proposé auparavant. Un organe, un mécanisme ne saurait rien coordonner. Le rôle des groupes de cellules cérébrales ou de neurones se limite à garder la trace soit des impressions venues du dehors par les sens externes, soit venus du dedans, c’est-à-dire de cette puissance nommée le moi, l’être ou l’âme – éternelle inconnue – et quelle que soit la THÉORIE qu’on prétende édifier ou accepter de cette âme, de cet être ou de ce moi.
Sur ce dernier point, je défie les plus forts ; et je déclare l’entreprise absolument irréalisable à l’esprit humain.
Pour Charles, ces idées – furent-elles les miennes ou les nôtres ? – devinrent le point de départ de plusieurs de ses merveilleuses inventions : un télégraphe autographique d’abord, puis la photographie des couleurs, puis le phonographe, puis la conception première de la radiophonie, etc.
Je déclare ici formellement que je ne suis pour rien dans ces inventions, mon frère les a conçues absolument seul ; et, lorsque, les ayant trouvées, il m’en a fait part, elles étaient déjà si complètes, si parfaites, qu’il ne m’est jamais arrivé de trouver la moindre critique à lui faire, le moindre perfectionnement de détail à lui proposer.
J’oubliais une autre invention de nous deux, en collaboration celle-ci ; c’est une machine à faire des clichés pour donner aux auteurs les moyens de réaliser eux-mêmes la typographie de leurs livres. Elle n’a jamais pu être exécutée. Depuis, quelque chose de vaguement analogue a paru : c’est la machine à écrire.
Ces collaborations, pour ma joie trop peu fréquentes, furent sans pareilles. Nous nous comprenions à demi-mot (comme dans toutes les questions philosophiques ou scientifiques), et les dispositifs les meilleurs semblaient comme naître d’eux-mêmes et presque sans effort se coordonner.
Pour ce qui regarde la photographie des couleurs, récemment mieux réalisée que jamais, je ne me suis pas écarté d’une ligne de la conception première de Charles Cros. Je n’y ai rien ajouté, ni rien retranché. J’ai pu la mener, ces dernières années, au point de perfection où elle est aujourd’hui, tout simplement par le choix – judicieux si l’on veut – et patiemment opéré – des procédés de détail, ayant sous la main des moyens dus aux progrès généraux de l’industrie et de la science que l’inventeur n’avait pas. Il faut ajouter que, malgré d’immenses difficultés, Charles Cros avait pratiquement obtenu, par un travail de plusieurs années presque ininterrompu, des résultats sinon encore commerciaux, tout au moins invinciblement et à jamais démonstratifs (1).
Un mot sur le phonographe. La priorité est maintenant acquise à mon frère, et c’est bataille gagnée. Je l’ai « prouvé » un peu pour ma part, mais d’autres aussi, avant et après moi, ont trouvé et donné cette preuve qui repose sur d’indéniables documents à la disposition de tout le monde. Mais la question est plus grave qu’on ne le croit généralement. M. Wilfrid de Fonvielle, il y a quelques mois seulement, m’a fourni sur ce point certains détails, par lui contrôlés, et qui ne seraient pas à l’honneur de l’« inventeur » américain. Quant à Charles Cros, tant qu’il a vécu, on lui a non seulement contesté la gloire de l’invention du paléophone ou phonographe, mais il était de mode de l’ignorer complètement. Il était pour le grand public uniquement l’inventeur du Bilboquet et du Hareng saur ! De là, des qualifications prodiguées à ce courageux travailleur comme en peuvent mériter de simples rêveurs intelligents parfois, mais à peu près stériles (2).
Je ne sais si, dans ce long article (devais-je le faire plus court ?), j’ai bien montré la cohésion, l’affinité, l’enchaînement, la génération des idées et des recherches ; comment une philosophie meilleure peut fleurir et fructifier en applications certaines, pratiques vivantes. C’est un point de vue un peu négligé aujourd’hui, l’école dite positiviste ayant beaucoup insisté sur la série ascendante des sciences et son influence, mais négligeant l’effet de sens contraire, que, par expérience personnelle, j’ai signalé il y a longtemps. L’idée de cette sériation – il faut aussi le rappeler – n’est pas seulement de Littré et d’Auguste Comte. Descartes l’avait ébauchée, et elle se trouve en termes explicites formant un chapitre de la Recherche de la vérité du Père Malebranche.
Je n’ai cessé d’avoir sous les yeux toute ma vie cette corrélation précieuse du rythme et de la forme. Elle m’a autant servi que la première des pensées de Pascal sur l’infiniment grand et l’infiniment petit, que son opuscule sur l’esprit géométrique, que cette idée de la série des sciences, quelle que soit son origine.
On aurait grand-peine à citer des notions aussi fécondes, aussi tutélaires pour les recherches scientifiques que ces deux-là, dans les écrits si volumineux des prétendues « grandes écoles » d’outre-Rhin ou d’outre-Manche.
Dans cet ordre d’idée, j’ai imaginé, vers 1891, un appareil appelé téléplaste, pour envoyer au loin par un fil télégraphique une forme (celle de la Vénus de Milo, par exemple) sans aucun transport de matière. Un tel instrument – je ne compte pas le faire construire– n’a aucune utile application industrielle. Il est destiné à certaines démonstrations métaphysiques ; car nous sommes en pleine métaphysique quand nous traitons de la forme et du rythme en général.
On peut voir, dans le jeu du téléplaste, ce que le phonographe et même le télégraphe autographique montraient déjà partiellement : une forme se traduire en rythme, ce rythme reproduire la forme donnée, et d’autres choses pour moi d’un vif intérêt scientifique. Avec cet appareil un peu modifié, on pourrait envoyer une forme d’ici-bas aux astronomes de Mars (s’il y en a), et il faut que je rappelle encore ici que Charles Cros a, le premier, démontré la possibilité de communication par signaux entre cette planète et la nôtre.
Je suis quelque peu honteux d’avoir tant parlé de moi dans ces lignes – dans ces pages – que je viens de vous écrire ; je compte pour m’absoudre sur votre extrême bienveillance et sur celle de vos confrères, vos très dévots lecteurs. Et puis ne allait-il pas détruire quelques folâtres légendes ? On me fait chimiste, mathématicien, physicien ; on me fait inventeur du phonographe et presque de la photographie des couleurs (3) !
Physicien… je le deviens peut-être, car, depuis quelques mois, délivré de la glèbe professionnelle, je me suis laissé prendre par une véritable fièvre d’expérimentation. J’ai trouvé ou cru trouver plusieurs choses curieuses et nouvelles ; mais il est si facile de se tromper ! (Premier aphorisme de notre Hippocrate) Je continue cependant, et j’y suis en plein en ce moment. Je poursuis mes recherches sur les deux forces universelles de l’énergie (qui devrait se nommer la Force, l’unique Force), la Radiation et la Gravitation ; sur la multiplicité, selon moi, très probable, des éthers, etc. etc.
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1) Je dois le rappeler ici, la priorité de publication de cette invention appartient indiscutablement à Charles Cros. Les frères Ducos du Hauron qui, de leur côté, avaient résolu, et dans le même sens, le problème, l’ont même reconnu explicitement, dans une brochure imprimée, je crois, vers 1871. Les premiers, ils montrèrent des réalisations expérimentales, mais Charles Cros ne tarda pas à rivaliser avec eux dans cette voie d’exécution pratique. C’est prouvé par plusieurs communications et présentations de très beaux résultats graphiques, faites par lui à l’Académie des sciences, insérées ou mentionnées aux comptes rendus de cette académie.
2) Charles Cros ne fut pas un fantaisiste ayant ses heures sérieuses, mais un savant laborieux, original et profond, ayant ses heures de fantaisie et de poésie. Ses monologues, absolument improvisés, furent presque tous écrits, sous sa dictée, par Coquelin Cadet, lequel les lui demandait et récolta de beaux et nombreux succès à les jouer en public.
Quant à ses vers, purs joyaux du Coffret de santal, il les tira, comme tous les vrais poètes, de son esprit, de son âme, de ses entrailles, expressions très naïves des émotions et souvent des cruelles douleurs de sa vie. Rien de plus n’est à dire sur ce point.
3) J’espère ajouter à l’invention de mon frère, au problème, résolu par lui, de la photographie des couleurs, un COMPLÉMENT théorique et pratique. Je suis peut-être assez géomètre et chimiste pour réaliser ce complément jusqu’aux preuves… Mais, – par Phœbus et Pallas ! – qu’on ne me fasse pas honneur de la chose avant que je l’ai montrée !
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(Antoine Cros, in La Chronique médicale, n° 16, 15 août 1900)