I

 

Ézias vivait en compagnie des Ombres, au sein d’une forêt où jamais homme n’osait s’aventurer car elle était, disait-on, hantée.

Un seizième été allait brunir son front ; sous ses cheveux blond-roux, deux yeux acier brillaient dans un visage mat, et ses lèvres étaient rouges comme le sang des mûres.

Bien pris dans une tunique de renard fauve, l’adolescent allait toujours bras et jambes nus.

Les Ombres maternellement prévenaient ses besoins, veillaient à son éducation, lui enseignaient même le langage des hommes ; Ézias vivait donc sans souci, entre une biche et un geai qui ne le quittaient pas ; tantôt poursuivant quelque gibier, sans malice, simplement pour fatiguer ses muscles, ou grimpant dans les arbres pour se balancer sur les branches, à l’instar des écureuils, tantôt se baignant dans un ruisseau qui coulait entre deux bourrelets de feuilles mortes.

Quand le jour commençait de s’éteindre, il s’asseyait, les jambes croisées, au seuil de sa cabane et, prenant sa flûte de buis, il égrenait des sons limpides et naïfs comme le fond de son cœur ; dès les premiers accents, les oiseaux arrivaient à tire-d’aile pour mêler leurs chants aux mélodies du jeune garçon, et ce concert se prolongeait jusqu’à la pleine nuit.

Un matin, Ézias partit comme de coutume, suivi de sa biche, son geai sur l’épaule et sa flûte à la ceinture ; en cheminant, il pensait : « Pourquoi les Ombres me défendent-elles de passer la ligne des trois chênes qui se trouvent en avant de la butte ? Qu’y a-t-il donc, au-delà, que je ne doive connaître ? » Et, impatient, il se hâtait.

Quand il fut près du monticule, il s’arrêta, tenaillé par la curiosité et désireux en même temps de ne pas enfreindre les recommandations des Ombres ; mais cette hésitation fut brève, et son pied l’entraîna bientôt au sommet de la butte.

À partir de cet endroit, le bois devenait moins épais et, à quelque distance, les arbres se détachaient sur un fond de lumière.

Ézias n’y tint plus ; il courut jusqu’à la lisière du bois et s’ébahit devant la plaine qui s’étendait immense sous l’immense ciel ; tout à ses yeux était grand, spacieux, tant il était accoutumé au voisinage resserré des arbres et des buissons ; il eut un cri d’admiration :

« La vie est là ! dit-il. La vie est là ! »

Au loin, des hommes vaquaient à leur ouvrage ; l’un d’eux vint à passer devant Ézias qui ne put se contenir :

« Écoute, Toi ! cria-t-il. Viens ici, Toi !… »

Mais l’homme s’éloignait, il ne l’entendit point ; alors Ézias, désolé, reprit la route de sa cabane, des sanglots dons la gorge.

Quand il arriva, les Ombres comprirent à sa mine inquiète qu’il avait du chagrin ; elles le prièrent de jouer de la flûte, mais il ne put que soupirer des airs tristes ; il s’arrêtait songeur, les yeux au ciel.

« Pourquoi cette mélancolie, Ézias ? dit une Ombre ; t’ennuierais-tu parmi nous ? »

L’adolescent ne répondit pas.

« N’as-tu pas ici de frais ombrages sous lesquels t’ébattre, un ruisseau d’argent où te mirer ? Que manque-t-il à tes plaisirs ? les animaux te font fête ; tout concourt à assurer ton bonheur ! »

Ézias fit un geste évasif.

« Dis-nous ce qui t’afflige ; tu es notre fils, nous t’aimons… allons ! parle…

– Eh bien, je voudrais connaître l’autre vie… celle qui s’agite au-delà du bois…

– Qui t’a dit ?…

– Je suis allé jusqu’à la lisière, et j’ai vu…

– Malgré notre défense ?

– Oui…

– As-tu aperçu les hommes ?…

– Un seul…

– T’a-t-il parlé ?…

– Non ; il était trop loin. »

L’Ombre, satisfaite, ajouta gravement :

« Garde-toi bien, enfant, de quitter cette retraite : l’homme est le pire ennemi de l’homme ; ne l’approche jamais… »
 

*

 

Le lendemain, malgré les conseils des Ombres, Ézias s’en fut aux confins du bois, et, cette fois, sa tentation fut telle qu’il fit quelques pas dans la plaine ; mais la biche ni le geai ne le suivirent, et c’est en vain qu’il les appelait.

Déçu, l’adolescent leur fit alors un geste d’adieu et partit dans la direction du village, cependant que la biche, désespérée, remuait vivement ses petites pattes et bramait, et que le geai, affolé, voletait et se heurtait aux arbres en jetant des cris douloureux.

Ézias, maintenant, cheminait à travers le village, examinant avec intérêt, voire avec effarement, les hommes et leurs œuvres ; tout l’étonnait, et il se réjouissait d’avoir quitté la forêt.

Il marchait depuis un moment, quand il vint à passer devant une maison dont la fenêtre ouverte montrait au soleil un étalage de fruits mûrs et de pains dorés.

Sans l’idée de mal faire, Ézias plongea sa main dans l’ouverture et ramena une miche toute fraîche ; d’un coup de poignet il la brisa et, s’en allant, y mordit goulûment ; à peine avait-il fait quelques pas, qu’un solide gaillard accourut et le saisit par le bras.

« Tu as volé ce pain ? fit la brute.

– J’ai faim, donc je mange… répondit l’innocent, les yeux écarquillés.

– Tu as faim ! Et ton argent ?…

– ?…

– L’as-tu payé, ce pain ?…

– ?… »

L’homme arracha si brusquement la miche des mains de l’enfant, qu’elle alla rouler dans la poussière ; puis, d’un coup de talon, il écrasa le pain et le projeta dans une flaque de purin.

Ézias, la tête basse, le regardait craintivement.

« Va-t-en, chien ! lui dit l’homme, ou je te dépèce. »

Et le jeune garçon, effrayé, s’enfuit. Quand il s’arrêta, essoufflé, il était à mi-côte d’une colline où quelques toits de tuiles rouges s’alignaient en gradins au milieu de bouquets de bruyère.

Il était assis sur une borne, depuis un moment, méditant sur la méchanceté humaine, quand une jeune fille passa qui portait sur sa hanche une cruche de grès ; un seul jupon l’habillait, et deux nattes noires, épaisses, descendaient sur ses reins à peine protégés par une chemise de grosse toile bise ; elle se rendait à la fontaine en fredonnant une pastourelle ; un chien l’accompagnait. Ézias la contempla, charmé : Hé quoi ! une si belle créature pouvait exister sans même qu’il s’en doutât !

Spontanément, il se leva et la suivit ; il voulait lui parler, lui dire toute son admiration, mais ne savait comment s’y prendre.

« Il est beau ton renard, fit-il, en désignant le chien, mais tu es plus belle que lui, toi… »

La jeune fille ne goûta pas le compliment ; la comparaison sans doute l’offensait, et elle haussa les épaules.

Ézias pourtant ne se décontenança pas ; il sauta au cou de la jolie porteuse et lui prit un baiser, mais celle-ci, surprise, lâcha la cruche qui s’alla briser à terre, et elle se mit à pousser des cris aigus qui attirèrent les gens voisins du lieu.

« Qu’y a-t-il ? demandait-on, de toute part.

– Il a voulu !… Il a voulu !… » hululait la fille en montrant du doigt le jeune garçon qui fuyait.

En réalité, le pauvre Ézias n’avait rien voulu que de très pur…

Deux hommes le pourchassèrent, mais lui, rapide comme un lévrier, les eut bien vite distancés.
 
 

 

Maintenant Ézias était sur un plateau couvert de genêts où aucune habitation ne paraissait établie.

Il avançait dans la broussaille, quand, au détour d’un sentier, un vieillard lui apparut, vêtu d’une robe de bure marron serrée à la taille par une cordelière.

Il eut un mouvement de recul.

« N’aie pas peur, mon enfant, lui dit l’homme ; approche. »

Ézias hésitait.

« Tu ne me battras pas, toi ? demanda-t-il, en élevant le coude à la hauteur de son visage, dans un mouvement de frayeur.

– Ne crains rien… »

Le vieillard posa ses deux mains sur les épaules de l’enfant et l’observa.

« Qui es-tu ? lui dit-il, et d’où viens-tu, ainsi vêtu de peau de bête ?

– Je viens de la forêt, et je suis le fils des Ombres…

– Ton nom ?

– Ézias…

– Eh bien, Ézias, pourquoi as-tu quitté ta paisible retraite ? N’étais-tu pas heureux ?

– Si, je l’étais, jusqu’au moment où je sus qu’un autre monde existait à ma portée.

– Que veux-tu dire ?…

– Voilà : certain jour que je touchais à la lisière du bois, j’aperçus des hommes faits comme moi, un monde nouveau que je ne soupçonnais point, et cette découverte me bouleversa ; je ne connus plus la tranquillité, tant j’étais avide d’approcher ces hommes, de vivre de leur vie.

– Alors, tu partis ?

– Tu le dis, ce matin même, et je marchai longtemps sans rencontrer quelqu’un qui daignât me parler ; quiconque me croisait m’observait et riait… J’avais le cœur bien gros…

– Ta tenue, sans doute, éveillait leur méchante moquerie.

– Peut-être… Le premier homme qui me parla me fit du mal…

– Et pourquoi ?

– Parce que j’avais pris un pain dans la cabane où il habitait. Comme je m’en allais, il courut après moi, en me jetant des pierres, et quand il me rejoignit, il me battit si fort que ma peau se coupa en maints endroits ; je lui répétais bien que j’avais faim, et que je ne le privais pas puisqu’il restait encore dix miches dans son casier, mais plus je voulais m’expliquer, plus il s’acharnait… Pourtant, les Ombres de la forêt me laissaient faire, elles, quand je prenais tel fruit qui convenait le mieux à mon appétit : c’était, je crois, bien naturel ! Alors, pourquoi m’a-t-il frappé, l’autre ?… »

Le vieillard sourit amèrement et soupira :

« Âme candide, à quel milieu impur es-tu venu te mêler ! Oui, il est bien naturel de manger quand on a faim ; mais la Nature et l’Homme ne sont pas qu’un, l’une crée, l’autre dispose… et la morale des hommes veut qu’on ne dérobe pas à autrui ce qui lui appartient.

– Ce qui lui appartient ?… Je ne comprends pas…

– Ce qui est à lui, ce qui est son bien, sa propriété, saisis-tu ?

– Bien… Propriété… Les Ombres ne m’ont jamais appris ces mots-là…

– C’est qu’elles voulaient ton bonheur, Ézias !

– Expliquez-vous, doux vieillard.

– Plus tard, mon enfant.

– Mais alors, m’expliquerez-vous pourquoi je fus aussi maltraité par une jeune personne, un instant avant que de vous voir ?

– Raconte.

– Je gravissais la route qui mène au plateau quand j’aperçus devant moi une jeune fille qui cheminait : elle me plut, je m’approchai d’elle et l’embrassai, mais mon geste dut lui déplaire, car elle me lança son bras à travers la face et parut fort courroucée ; pourtant, quand il me plaisait de caresser ma biche, elle ne me contrariait pas ; mon geai, sur mon épaule, tendait son bec à mes lèvres et s’y attardait autant que je le voulais ; pourquoi cette belle fille est-elle moins sensible que ces petits animaux ? Je ne lui voulais pas de mal !

– La morale des hommes, Ézias, exige plus d’hypocrisie.

– Mais, vieillard, puisqu’elle me plaisait !

– Innocent ! Allons, je vais finir de t’édifier sur cette nouvelle vie que tu as voulu connaître. »
 

II

 

Le vieillard prit l’adolescent par la main, et l’entraîna ; bientôt, ils furent à l’extrémité du plateau, qui dominait un petit village.

« Plonge ton regard, Ézias, invita le vieillard, et dis-moi ce que tu vois. »

L’enfant chercha vers l’horizon.

« Je vois, dit-il, de vastes pièces de terre.

– Ce sont des champs, petit, et dans ces champs qu’aperçois-tu ?

– Des hommes qui semblent fort occupés…

– Que font-ils ?

– L’un coupe de grandes herbes jaunes, deux enfants lient des gerbes, et d’autres gens chargent des voitures. La sueur doit couler de leur front, car ils s’essuient avec leur manche. Que font-ils ainsi, vieillard ?

– Ils fauchent le blé, Ézias ; ils travaillent.

– Et qu’est-ce au juste que travailler ?

– C’est peiner beaucoup, se fatiguer à une occupation sans agrément…

– Et ils peinent longtemps ainsi, ces gens ?

– De l’aube à la nuit tombante. »

Ézias demeurait rêveur.

« Mais, que vois-tu encore ? questionna son compagnon.

– Je vois, tout près de la rivière, une habitation considérable ; une cheminée la domine qui fume et noircit les nuages. Qu’est ce monstre de pierre ?

– C’est une usine, petit, autrement dit un lieu où un grand nombre d’hommes travaillent beaucoup pour quelques-uns, et très peu pour eux-mêmes…

– Pourquoi pas le contraire ?

– Parce que la société est ainsi faite… »

Ézias mit un doigt sur ses lèvres et se recueillit.

« N’approfondis pas, mon enfant ; les faits en eux-mêmes sont d’une éloquence déjà trop brutale pour ta noble conscience… Dis-moi ce que tu vois encore… »
 
 

 

Ézias poursuivit :

« Je vois à nos pieds, dans le village, une femme courbée sur un bâton ; elle avance à grand-peine… la voici qui frappe à une porte… on lui ouvre… elle tend la main… Tiens ! on referme brusquement la porte… Elle se retourne maintenant et essuie ses yeux… Elle pleure donc ?… Oh ! pourquoi ?…

– C’est une pauvresse, mon enfant ; accablée d’années, elle est incapable de subvenir à ses besoins ; sans appui et sans gîte, elle erre, exposant timidement sa misère à la pitié des gens ; parfois ceux-ci s’émeuvent et lui tendent une croûte de pain dur, mais, le plus souvent, on la rejette comme tu viens de voir…

– Pourtant, ceux qui ont tout en abondance pourraient bien la secourir, la protéger !…

– Certes, mais le propre de l’homme heureux est d’oublier ou d’ignorer volontairement l’infortune d’autrui.

– Et quels remèdes à tant de maux ?…

– Aucun ; la société est ainsi faite, mon enfant ; passons, ne vois-tu plus rien ?

– Oh si ! s’exclama Ézias, en joignant les mains. J’aperçois, sur le flanc du bois, un édifice qui, superbement, se dresse au milieu de pelouses vertes bordées d’arbustes, et de l’eau qui jaillit en fusées blanches, çà et là, dans l’herbe. Que c’est beau ! Vous ne me disiez pas, vieillard, que la vie, parmi les hommes, a ses charmes ! Qu’est cette demeure somptueuse ?

– Un château…

– Et qui habite ce château ?…

– L’homme le plus riche du pays…

– Riche ?…

– Celui qui possède le plus ; comprends-tu mieux ? À lui sont toutes les terres de la contrée ; les gens que tu as vus dans les champs travaillent pour lui, l’usine qui vomit de la fumée est aussi à lui, et c’est lui qui profite de tous ces efforts accumulés, car lui seul est le maître !

– Et les autres ?… ceux qui peinent ?…

– Ceux-là, ils ne vivent pas, ils se nourrissent seulement, et tant qu’ils travaillent ; quand la vieillesse les surprend, repoussés de partout, ils vont quelque jour finir d’inanition sur un tas de cailloux, au pied d’un calvaire…

– Tout ce que vous me dites est bien triste, vieillard !

– C’est la vérité, voilà tout… Mais que vois-tu encore ?

– Je vois quatre hommes à la démarche lasse ; ils baissent la tête et portent un fardeau… Que soutiennent-ils ainsi ?

– Un corps de pauvre qu’ils vont jeter en terre…

– Plus loin, sur te même route, un char s’avance, couvert de fleurs ; les chevaux qui le traînent et leur conducteur sont tout couverts de noir et chamarrés d’argent.

– C’est un autre homme que l’on conduit parmi les morts…

– Pourquoi tant de pompe pour celui-là, alors que le premier est conduit à bras, sans ornement ?

– C’est que le premier n’était qu’un gueux.

– Et le second ?

– Un hobereau…

– Et que faisait-il, ce hobereau, durant qu’il vivait ?…

– …

– Vous ne me répondez pas… Que faisait-il, ce hobereau ?…

– Il faisait travailler les autres ; celui qui le précède était du nombre.

– Alors, je ne comprends plus…

– Ne t’alarme pas, mon enfant ; la société est ainsi faite… »

Les deux convois arrivaient au portail du cimetière ; le premier s’enfila dans un mauvais sentier entre des croix de bois penchées dans tous les sens, au ras de terre, comme des têtes languissantes sur des cols trop frêles…

Le second suivit une allée plantée de cyprès et disparut parmi les mausolées.

Ézias fit une remarque :

« Pourquoi, vieillard, ces deux corps prennent-ils une voie différente ? »

Gravement, celui-ci répondit :

« Ils continuent ce qu’ils ont fait toute leur vie…

– Les hommes ne sont donc point semblables ?

– Si, devant la nature, mais la société les fait inégaux ; les hommes s’écartent de la nature qui est tout amour, et le bonheur leur échappe ; les uns gémissent dans les fers, et les autres se fatiguent à les y maintenir. Plaignons-les tous !

– Alors, le bonheur n’est point parmi les hommes, vieillard ?

– Hélas non ! mon enfant, puisque le bonheur est le règne de l’amour, et que l’amour subordonne le bonheur de chacun à celui de tous !… Un homme était venu qui avait proclamé la loi d’amour, et cet homme était un Dieu. Mais on méprise sa loi ; aussi le monde est-il comme tu l’as vu. »

Ézias mit un genou à terre et baisa la main de son compagnon. Deux larmes roulaient sur ses joues ; il se releva.

« Vieillard, dit-il, le monde n’est pas beau ; je lui préfère et ma flûte de buis, et ma biche dorée, et mon geai bleu et blanc, et mes ombrages et mes ruisseaux… Permets que je te quitte, adieu !…

– Va, mon enfant, soupira le vieillard ; mon œuvre est faite !… »

Et Ézias s’enfuit à toutes jambes du côté de la forêt.

Le jour déclinait lentement ; une atmosphère de lassitude pesait sur le pays ; l’Angélus monta et se plaignit dans les nues rosées par le soleil couchant.
 
 

 

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(Gaston Ribière, « Contes du Soleil, » in Le Soleil, n° 317 et 318, quarantième année, mardi 18 et mercredi 19 novembre 1913 ; illustrations de Maxfield Parrish, « Pan in the Woods, » 1911, et Axel Callen, revue Pan, 1895)