Les élèves du fameux collège anglais d’Eton sont en deuil. Ils viennent de perdre leur proviseur, le « prévôt » M. R. James, qui remplissait ces fonctions depuis de longues années.

Les écoliers l’adoraient. Pendant tout le temps que dura sa maladie, les « Etonians » refusèrent de jouer pendant les heures de récréation et, sitôt la classe terminée, ils s’en allaient consulter le bulletin de santé affiché à la porte de leur proviseur.

Le Dr M. R. James aimait les cartes, et il était un des rares Anglais férus de notre jeu de belote. Il ne détestait pas non plus les romans policiers, ni les histoires de fantômes.

« Nous savons, dit-il un jour dans une harangue, que les fantômes n’existent pas. Cela ne nous empêche nullement de nous intéresser à eux, à leurs chaînes et à leurs voiles, ne fût-ce que pour garder le plus longtemps possible les illusions de notre jeunesse ! »
 
 

 

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(« Nos Échos, » in L’Intransigeant, cinquante-septième année, dimanche 21 juin 1936)