Il arrive parfois que l’on fasse de curieuses rencontres en naviguant sur le web. Ainsi ce petit ouvrage intitulé Tajemný palankýn, croisé, il y a quelques mois, sur le site d’un libraire tchèque ; l’auteur est un certain major Carl Bell.
Les amateurs auront reconnu l’un des pseudonymes de « l’Homme-péniche, » utilisé notamment pour « Le Spectre mortel, » paru dans Le Globe-Trotter du 14 novembre 1907.
Le titre de l’ouvrage, Tajemný palankýn, signifie « Le Palanquin mystérieux. » Or il se trouve qu’il s’agit d’un titre alternatif de L’Espionne du Grand Lama (2 vol., éditions Méricant, « Nouvelle Collection illustrée, » n° 413-414, [1905]). C’est sous ce nouveau titre, et sous la signature du pseudonyme major Carl Bell, que ce roman a été repris en 1907, dans la revue Mon Beau Livre, éditée chez Fayard.
Une rapide vérification m’a permis de m’assurer que l’ouvrage est bien répertorié dans le catalogue de la Bibliothèque nationale de la République tchèque, qui lui consacre la notice suivante :
Bell, Charles – Tajemný palankýn [Le Palanquin mystérieux] / Carl Bell ; autorisovaný překlad z francouzštiny od Václava Šlosara [traduit du français avec l’autorisation de l’auteur par Václava Šlosara], Telč : E. Šolc, [1911]
Malgré l’attribution fantaisiste à Charles Bell, somme toute plutôt logique, la véritable identité de l’auteur ne semblait guère faire de doute. Malheureusement, une photographie du sommaire était associée à la notice ; et sa traduction, aimablement fournie par les soins de Samuel Minne et d’Eurydice Antolin, ne correspondait en rien à celui de l’ouvrage de Gustave Le Rouge.
Devant cette énigme, je n’avais guère d’autre choix que de faire l’acquisition du volume. Le mystère est désormais résolu : le sommaire fourni n’est pas celui de Tajemný palankýn, et il s’agit bien de la traduction tchèque du Palanquin mystérieux, alias L’Espionne du Grand Lama, de Gustave Le Rouge…
MONSIEUR N